Mardi, 23 avril 2024

Le BAPE dit oui à l’agrandissement de Canadian Malartic à certaines conditions

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Francois Munger
Francois Munger
MédiAT
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Le rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) concernant le projet d’agrandissement de la mine aurifère Canadian Malartic et de déviation de la route 117 à Malartic a été rendu publique hier.
Dans les conclusions de son analyse, la commission d’enquête juge le projet acceptable, si des modifications sont apportées au préalable. Selon le rapport, le promoteur devra apporter des correctifs à son exploitation minière de façon à respecter les exigences gouvernementales et également réduire les incidences négatives de ses activités sur la communauté. Le rapport dénote également que la situation actuelle n’est pas soutenable pour les résidents, particulièrement ceux à proximité.

La commission constate que le apporterait une certaine sécurité économique pour la région. Il est également noté que Canadian Malartic améliore sa performance environnementale et s’engage à compenser les Malarticois.  Toutefois, un bémol est apporté, selon le communiqué émis hier, l’exploitant n’a pas été en mesure de démontrer qu’il peut opérer en conformité avec les exigences légales qui lui sont imposées.

Plusieurs améliorations doivent être apportées selon la commission:

  • Le gouvernement devrait nommer un médiateur afin de tenter de rapprocher les parties au recours collectif et de parvenir à une entente qui leur soit mutuellement acceptable.
  • Afin d’améliorer la qualité de l’environnement et le bien-être des Malarticois, le promoteur doit déposer au MDDELCC des plans crédibles de gestion du bruit, des poussières et des sautages, ce qui pourrait inclure des arrêts plus fréquents d’équipement.
  • De concert avec le ministère de la Santé et des Services sociaux et le MDDELCC, le promoteur doit revoir son programme de suivi environnemental de façon à mieux représenter les nuisances vécues et à mieux répondre aux préoccupations du public.
  • Le promoteur doit faire preuve de plus d’ouverture et de transparence en s’engageant à rendre publics de façon continue des indicateurs de performances sociales et environnementales ainsi que tous les rapports de suivi qui lui seraient exigés par le gouvernement dans le cadre d’une éventuelle autorisation.
  • Les citoyens, le promoteur et tous les autres intervenants au dossier doivent travailler ensemble au renforcement du Comité de suivi, un organisme de liaison qui doit être fort, indépendant, compétent et qui doit se ternir au-dessus de la mêlée.

Pour ce qui est de la déviation de la 117, l’option est jugée acceptable par la commission.

Multiples réactions

Après avoir pris connaissance des conclusions du rapport, la minière a réagi, mentionnant que son équipe entend procéder à une analyse approfondie de chacune des préoccupations et recommandations soulevées par les commissaires. Elle évaluera ensuite comment répondre aux recommandations formulées. Dans son communiqué, la minière a tenté de souligner que les commissaires ont accordé une  grande importance à des éléments du passé et à de nombreuses opinions émises qui ne reflètent pas nécessairement le consensus dans la communauté.

« Mine Canadian Malartic souhaite réaliser son Projet Extension dans le respect de la communauté malarticoise et de l’environnement. Nous avons multiplié les efforts afin de contribuer à une meilleure cohabitation et c’est avec cette même détermination que nous entendons poursuivre nos activités actuelles et futures. Aujourd’hui, nous constatons que les commissaires du BAPE reconnaissent certaines améliorations apportées depuis deux ans et nous invitent à poursuivre dans cette voie. C’est ce que nous ferons », a réagi le directeur général, M. Serge Blais.

La Chambre de commerce de Val-d’Or a pour sa part salué les conclusions du rapport.

« La commission d’enquête a su reconnaître l’importance du projet pour assurer une sécurité économique dans la région. La mine Canadian Malartic a un impact majeur sur la prospérité de l’AbitibiTémiscamingue, tant au niveau du développement de la main-d’œuvre que du rayonnement de notre expertise minière. En priorisant l’achat local et en encourageant l’innovation, l’entreprise a contribué fièrement à l’essor de notre territoire, agissant comme un véritable levier économique. Rappelons que le projet d’agrandissement prévoit un investissement de 200 millions qui va permettre le maintien de 1 250 emplois, sans compter ceux qui seront nécessaires aux travaux de construction de la déviation de la route 117. La société aurifère soutient également au-delà de 550 contracteurs et fournisseurs de notre territoire, pour un montant total de près de 320 millions en achat de biens et services» déclare Marcel H. Jolicoeur, président sortant de la CCVD.

Le rapport complet du BAPE est disponible ici