Jeudi, 19 septembre 2024

L’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador demande plus que des enquêtes policières

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Francois Munger
Francois Munger
MédiAT
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L’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) a émis ce matin un communiqué, en vue du dépôt des conclusions du Directeur des poursuites criminelles et pénales du Québec qui aura lieu vendredi suite à l’enquête du SPVM en lien avec les dénonciations de femmes des Premières Nations dans la région de Val-d’Or.

Même si l’APNQL n’est pas en mesure de remettre en cause le travail d’enquête qui a été fait, elle affirme que le problème est beaucoup plus large qu’il ne le paraît et devrait dépasser les simples enquêtes policières.

« Il est essentiel de tenir des enquêtes policières lorsque les faits l’imposent, mais il est tout autant essentiel et urgent de reconnaître et de faire face aux comportements discriminatoires sinon carrément racistes dont nos populations sont trop souvent victimes », affirme Ghislain Picard, chef de l’APNQL en appui aux chefs Adrienne Anichinapéo de Kitcisakik, Adrienne Jérôme de Lac Simon et  David Kistabish de  conseil de la Première Nations Abitibiwinni.

L’Assemblée affirme d’ailleurs que plus de ressources sont nécessaires pour venir en aide aux femmes victimes de violence afin de les encourager à briser le silence et les soutenir dans leur démarche de guérison. L’APNQL demande également un budget d’urgence pour offrir des services de première ligne.

« Le gouvernement Couillard refuse de faire face à ses responsabilités, la majorité des services policiers étant sous son autorité, et a plutôt choisi de se cacher derrière l’enquête policière menée par le SPVM. Autre prétexte, il souhaite également attendre, avant de prendre ses propres responsabilités, les résultats de l’enquête déclenchée par le gouvernement fédéral sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées soit dans deux ou trois ans! Des délais bien commodes pour le gouvernement Couillard, mais pas pour nos femmes des Premières Nations», affirme Ghislain Picard.

« Faudra-t-il que l’APNQL mène elle-même l’enquête qui s’impose? C’est à tous les jours, et depuis des années, que nos femmes vivent les situations qu’elles  osent maintenant dénoncer. L’APNQL, Femmes autochtones du Québec, nos gouvernements locaux et régionaux des Premières Nations appuient nos femmes, trop souvent laissées à elles-mêmes par le passé. Nos femmes ne doivent pas être réduites au silence, intimidées ou découragées par les résultats à date des démarches qu’elles ont eues le courage d’entreprendre. C’est le début, et non la fin, d’une marche pour obtenir justice, et nous l’obtiendrons », conclut Ghislain Picard.