Mort d’un policier et d’un homme à Lac Simon : le DPCP ne portera pas d’accusation
Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) ne portera finalement pas d’accusation suite à l’enquête indépendante sur les événement du 13 février à Lac Simon. On rappelle qu’à ce moment, le policier Thierry LeRoux avait été tué, le présumé meurtrier Anthony Raymond Papatie avait ensuite retourné l’arme contre lui-même.
Après examen du rapport d’enquête le DPCP conclut que les policiers du Service de police Lac-Simon impliqués dans cet événement n’ont commis aucune infraction criminelle. L’examen a d’ailleurs été fait par un comité composé de deux procureurs. Un procureur qui travaillait sur le dossier a été chargé d’aviser les proches des victimes.
L’enquête portait plus précisément sur les circonstances des tristes événements dans une maison située à Lac-Simon. Le rapport démontre entre autres que Raymond Papatie a tiré 2 coups de feu dans le dos de Thierry LeRoux, causant des blessures mortelles avant d’annoncer le tout sur son compte Facebook et par la suite s’enlever la vie. Voici d’ailleurs le résumé complet effectué par le DPCP:
«Dans la soirée du 13 février 2016, vers 22 h 20, une personne fait appel au Service de police Lac-Simon pour requérir la présence de policier en mentionnant « que ça tire ». Dès la réception de l’appel, deux policiers quittent le poste de police pour se rendre sur les lieux. À leur arrivée, les policiers voient une personne dans le cadre de porte de la maison qui leur fait signe d’entrer. Après avoir garé le véhicule de patrouille, un policier se dirige vers le côté de la maison pour vérifier par la fenêtre du sous-sol s’il y a quelqu’un d’armé. Pendant ce temps, l’autre policier discute avec la personne pour obtenir des renseignements. Ils sont informés qu’un homme se trouve au sous-sol.
Par la suite, les policiers entrent dans la maison avec la personne qui se trouvait dans le cadre de la porte. Un policier se dirige vers l’escalier menant au sous-sol, tandis que l’autre est entre la cuisine et le salon. En haut de l’escalier, le policier rencontre une autre personne qui vient du sous-sol. Celle-ci l’informe qu’il n’y a pas eu de coup de feu. Le policier descend quelques marches de l’escalier. Entre-temps, son collègue constate la présence de plusieurs personnes dans une chambre de la maison, il tente d’obtenir des renseignements sur les faits à l’origine de l’appel. Il est informé que l’homme qui se trouve au sous-sol est suicidaire, qu’il veut se tirer et que l’arme à feu en question est chez un voisin. Le policier va rejoindre son collègue dans les marches de l’escalier, ce dernier discute avec l’homme qui se trouve en bas de celui-ci. Son collègue dit à l’homme qu’il ne le menacera pas de cette façon en le pointant avec son index de la main droite et que s’il s’en va, il va l’agripper. Son collègue a sa main gauche posée sur son arme de service. Le policier venu rejoindre son collègue se présente le visage dans la descente de l’escalier et invite l’homme à venir en haut pour jaser. Il souffle alors à l’oreille de son collègue les renseignements qu’il a obtenus. Pendant qu’il se dirige vers la chambre où se trouvent plusieurs personnes, il entend alors son collègue descendre rapidement l’escalier. Il fait demi-tour pour se rendre à l’escalier mais un coup de feu se fait entendre suivi d’un autre. À la demande du policier, les occupants sortent tous de la maison. Le policier tente de communiquer avec son collègue descendu au sous-sol avec la radio portative, il entend une voix dire : « chus mort ». Il se rend dans l’escalier où il voit son collègue couché à plat ventre, ce dernier ne démontre aucun signe de vie. Le policier sort de la résidence pour se barricader et il communique, vers 22 h 28, avec son supérieur pour l’informer de la situation. Ce dernier requiert l’assistance de la SQ.
Quelques minutes plus tard, des policiers de la SQ de Val-d’Or et de Senneterre se mettent en route vers Lac-Simon. Un plan d’intervention s’organise pour entrer à l’intérieur de la maison. Également, deux ambulances sont aussi dépêchées sur les lieux. Vers 22 h 55, les policiers de la SQ arrivent sur place et rencontrent le policier de Lac-Simon pour préparer l’intervention. Peu de temps après, ils entrent à l’intérieur de la maison en compagnie du policier de Lac-Simon. Une fois à l’intérieur, les policiers de la SQ localisent rapidement le policier atteint par balle, gisant face contre le sol, étendu dans les marches au pied de l’escalier. Ils découvrent également un homme au sous‑sol, couché face contre sol avec une carabine entre les jambes. Ils constatent le décès de l’homme, car il s’agit d’un cas de mort évidente. Ils entreprennent des manœuvres de réanimation auprès du policier et ils installent un défibrillateur. Le policier est inconscient, il ne démontre aucun signe de vie. Son arme de service se trouve dans l’étui de son ceinturon. Vers 23 h 4, les ambulanciers appliquent le protocole opérationnel pour un arrêt cardio-respiratoire. Le décès du policier est constaté par un médecin à son arrivée à l’hôpital.
En outre, l’enquête démontre que dans la soirée, l’homme a été impliqué dans une chicane avec une personne au sous-sol. Pendant celle-ci, il s’est emparé d’une arme à feu en menaçant de se tirer. La personne a réussi à lui enlever son arme à feu, celle-ci a été transportée par une tierce personne chez un voisin. Lorsqu’une autre personne s’est rendue au sous-sol pour s’enquérir de la situation, l’homme lui a dit que si elle appelait la police, il allait tirer le policier. Par la suite, l’homme s’est dirigé à l’étage où il a pris une autre arme à feu qui se trouvait dans une chambre. Il l’a chargée en réitérant sa menace de s’enlever la vie pour ensuite se réfugier au sous-sol. Une personne l’a suivi à cet endroit pour lui dire de ne pas faire cela. C’est à ce moment que les policiers sont arrivés. L’homme a mentionné à la personne que si la police descendait, il allait les tirer. La personne a monté l’escalier et a croisé un policier au haut de ce dernier qui lui a demandé si elle avait tiré des coups de feu. Après une réponse négative, le policier a descendu l’escalier et il a parlé avec l’homme. Par ailleurs, il appert que c’est la tierce personne qui est allée porter l’arme à feu chez un voisin qui a téléphoné au poste de police de Lac-Simon lors de son retour dans la maison. Dans l’énervement, elle a cru entendre le mot « coup de feu », c’est cette information qu’elle a transmise aux policiers lors de l’appel.
L’homme a tiré deux coups de feu dans le dos du policier. L’autopsie précise que le décès du policier est attribuable aux blessures mortelles causées par l’un des projectiles. À cet égard, au moment de l’évacuation des lieux après ces coups de feu, une personne a vu le policier allongé au bas de l’escalier, tandis que l’homme pointait son arme vers le haut de celui‑ci. Après quoi, à 22 h 28, l’homme a annoncé sur son compte Facebook qu’il venait de tuer un policier. Par la suite, il s’est enlevé la vie en retournant son arme contre lui. Plus précisément, l’autopsie démontre que son décès est attribuable à un traumatisme craniocérébral secondaire à une décharge d’arme à feu tirée à bout touchant ou presque sous le menton, les indices sont compatibles avec une automanipulation de l’arme. L’analyse des substances prélevées lors de son autopsie indique un taux d’alcool de 27 mg/100 ml. Enfin, les expertises balistiques révèlent que la carabine de l’homme était en condition de tir et que les trois douilles retrouvées sur la scène ont été percutées par cette arme.»