Vendredi soir dernier, au Théâtre des Eskers d’Amos, se tenait une soirée rencontre baptisée Les 1001 métiers de la culture. Cette activité liée à la thématique des Journées de la Culture, qui se déroulaient exceptionnellement du 25 septembre au 25 octobre cette année, était organisée par la bibliothèque municipale et présentée devant public sous format balado. La discussion, animée par Mathieu Proulx du podcast Appropriation Culturelle, sera bientôt accessible en ligne.
Comme son nom l’indique, l’événement portait sur les différentes réalités des artistes et artisans du milieu et présentait un panel d’invité(e)s assez diversifié. On y retrouvait un conteur (Pierre Labrèche), une autrice et comédienne (Véronique Filion), une photographe spécialisée en mariage et maternité (Jenny-Lee Larivière), un journaliste musicien pour aînés (Gilles Boucher), une artiste peintre (Geneviève Hardy), ainsi qu’un clown et éditeur de livres jeunesse (Maurice Bélanger). Les nombreux échanges ont révélé le parcours de chacun, le questionnement en période de confinement, ainsi que les aspects positifs comme négatifs de la création en région.
Ce qu’on en retient est que le doute fait partie de l’artiste, jusqu’à hésiter à se définir comme tel. Pourtant, nombreuses sont les carrières à être nées naturellement, au cœur même de l’enfance. Il suffit parfois de retrouver un vieux carnet en déménageant pour changer d’orientation, comme le racontait Véronique Filion. Ce qu’elle voulait faire quand elle serait grande était déjà écrit.
L’envie de s’orienter vers la scène peut également provenir d’une insatisfaction, comme ce fut le cas pour Maurice Bélanger, déçu plus jeune par un clown qui ne lui avait pas donné de ballon. C’est magique d’imaginer que son personnage est venu au monde ce jour-là… et si beau de savoir qu’il continue d’émerveiller!
On constate également que l’envie de s’établir en Abitibi-Témiscamingue est plus forte que les épreuves, et que certains obstacles sont perçus comme des opportunités. Autrement dit, quand quelque chose n’existe pas, on se le fait. Malgré tout, un meilleur support financier ne serait pas de refus pour les formations à l’extérieur qui pénalisent les artistes locaux qui doivent accorder plus de temps aux déplacements, sans oublier l’hébergement. Heureusement que les occasions d’apprentissage en ligne se multiplient et que les outils se diversifient. Cela dit, l’appel au financement est lancé.
Sur une note plus personnelle, j’ajouterais que pour mon retour à la couverture culturelle, je ne pouvais espérer mieux; ce tour de table était le meilleur moyen de prendre le pouls du milieu. Je comprends les inquiétudes sur la capacité à ramener le public dans nos salles et l’importance d’offrir un suivi en période de création. Il me fera plaisir d’en faire une mission.
Et je tiens à souligner le professionnalisme de Mathieu Proulx qui devait remplacer son ami Michaël Bédard. Ce dernier, décédé tragiquement le 13 octobre 2020, était très impliqué dans l’organisation de l’activité. La soirée lui a d’ailleurs été dédiée.