Desserte aérienne régionale : sentiment d’urgence à Rouyn-Noranda et Val-d’Or
VAL-D’OR-Bien qu’ils fassent preuve d’un certain optimisme après le dépôt des mémoires au Groupe d’intervention sur les services aériens régionaux, les maires de Rouyn-Noranda et Val-d’Or, Diane Dallaire et Pierre Corbeil, veulent des solutions à court terme pour rétablir une desserte aérienne pour la région de l’Abitibi-Témiscamingue. Selon eux, il y a urgence en la demeure. «Les travaux du groupe d’intervention sont importants, et je demeure optimiste pour la suite des choses, indique la mairesse de Rouyn-Noranda, Diane Dallaire. Cependant, nous sommes toujours sans desserte aérienne, et ce n’est pas demain que le dossier sera complètement réglé.»
Air Canada montrée du doigt
Dans un mémoire déposé au Groupe d’intervention, la Ville de Val-d’Or et un regroupement de partenaires ont exprimé leurs doléances sur le service offert par Air Canada : prix des billets élevé, annulations sans préavis, non-remboursements à la suite de ces annulations, et bien plus. «Pour les gens de Val-d’Or, la route 117 était devenue une alternative, les gens se disaient que c’était plus long, mais plus fiable», a déclaré le maire de Val-d’Or, Pierre Corbeil. «C’est clair que le modèle d’affaires actuel ne fonctionne pas, ajoute Diane Dallaire. Et en plus, on vient couper des services à Rouyn-Noranda et Val-d’Or. La desserte aérienne en Abitibi-Témiscamingue doit inclure Rouyn-Noranda et Val-d’Or.»
La mairesse de Rouyn-Noranda est très critique des coupures de services annoncées le 30 juin dernier. «C’est inconcevable ce qu’on a vécu et ce qu’on vit maintenant, dit-elle. La population de la région mérite une desserte fiable et de qualité.»
Un modèle décentralisé
Parmi les solutions envisagées par le Groupe d’intervention pour rétablir un service aérien régional, il y a la création d’un organisme réglementant la desserte aérienne régionale, un organisme qui s’apparente à la Commission des transports du Québec pour le transport par autocar. Le maire de Val-d’Or espère que le ministre des Transports, François Bonnardel, tiendra compte des particularités régionales dans son plan d’action. «Le mur à mur n’est pas un remède à tout, fait savoir Pierre Corbeil. La centralisation ne serait pas salutaire pour la région de Val-d’Or.»
En attendant, Rouyn-Noranda et Val-d’Or sont en pourparlers avec des transporteurs locaux, comme Air Creebec, Propair et Air Inuit pour explorer les possibilités d’un retour rapide du service. «Pour l’instant, la rentabilité n’est pas au rendez-vous, concède la mairesse de Rouyn-Noranda. Il va falloir être inventifs, car la desserte aérienne de la région est d’une importance capitale, et pas seulement pour les affaires. Il faudra aussi aller regagner les clientèles perdues par les interruptions de service d’Air Canada. De plus, selon ce que j’entends (la mairesse siège sur le Groupe d’intervention) ça va prendre un bout de temps avant que le Groupe d’intervention soit fixé sur le modèle qu’il compte présenter au ministre Bonnardel.»
De son côté, Pierre Corbeil verrait d’un bon œil un projet-pilote où les compagnies dans l’axe du fleuve Saint-Laurent où des compagnies privées seraient réglementées par une Régie du transport aérien. «Ce qui nous agace, c’est la possibilité d’étatiser le transport aérien au Québec. Selon nous, le gouvernement québécois devrait se concentrer à offrir aux compagnies régionales la possibilité d’impartition (feeder) pour les vols nationaux et internationaux. Et pour cela, il doit s’asseoir avec le fédéral et Air Canada.»