L’Abitibi-Témiscamingue veut attirer des habitants en pleine pandémie
ROUYN-NORANDA-Un regroupement d’organismes de gestion du territoire a lancé officiellement lundi matin une campagne pour attirer de nouveaux arrivants en Abitibi-Témiscamingue.
Prise avec un problème aigu de pénurie de main-d’œuvre, la région veut se faire connaître ailleurs au Québec et à l’étranger pour sa qualité de vie et ses opportunités.
«Nous détenons le plus bas taux de chômage au Canada depuis plusieurs mois, lance le président de la Conférence des préfets de l’Abitibi-Témiscamingue, Martin Ferron. La région offre une qualité de vie intéressante, de bons salaires, et une chance de faire sa place au soleil. Cette campagne vient combler un besoin pour assurer le développement de notre région dans un sens large.»
Ceci explique en partie pourquoi l’Agence d’attractivité de l’Abitibi-Témiscamingue et la Conférence des préfets ont décidé de lancer cette campagne en pleine pandémie.
«La consultation en vue de lancement de cette campagne a débuté il y a deux ans. À l’époque, personne ne parlait de pandémie, indique la responsable des communications de Tourisme Abitibi-Témiscamingue, Anne-Marie Belzile. Le lancement se fera le 11 décembre prochain, mais s’étalera sur plusieurs mois. D’ici là, on espère pouvoir compter sur un vaccin contre la COVID-19.»
Actuellement, l’Abitibi-Témiscamingue est la seule région du Québec à ne pas être en état d’alerte sanitaire orange ou rouge.
Cinq secteurs, un objectif
La campagne s’articule autour des cinq MRC de la région, dans lesquelles on a choisi 25 «pépites», des personnalités impliquées dans le milieu de vie de leur secteur.
«Ces gens ont tous comme point commun d’aimer leur région et de bien représenter l’ADN de leur territoire, souligne Martin Poitras, directeur du marketing pour Tourisme Abitibi-Témiscamingue. Ils vivent des réalités qui diffèrent quelque peu d’un secteur à l’autre, mais ils ont une voix commune. Nous ciblons non seulement les gens de l’extérieur, mais aussi les gens de chez nous, question de rebrasser leur fierté.»
Pour mousser la région, la coalition a produit une trentaine de capsules vidéo, des affiches et des photos. Avec comme thème Bâtir ses rêves, les pieds sur terre, ces capsules montrent qu’il est possible de réaliser ses rêves en Abitibi-Témiscamingue.
«Mes fonctions de maire de Malartic m’amènent souvent à Montréal, et il m’arrive souvent de prendre le taxi, raconte Martin Ferron. Souvent, je discute avec le chauffeur, et quand je parle des opportunités en Abitibi-Témiscamingue, les gens sont surpris d’apprendre l’existence même de la région.»
Certaines «pépites» ont accepté de participer à la campagne après avoir adopté la région.
C’est le cas de Marie Aubry. Originaire de Grenoble, elle est partie en voyage aux États-Unis avec un ami, mais celui-ci lui a demandé de faire un détour par le Témiscamingue, où il avait participé à un échange étudiant. «Je suis tombée amoureuse de la région et je ne suis pas repartie, dit celle qui travaille pour l’érablière Tem-Sucre au Témiscamingue. J’en ai bavé au début avec le froid, mais les gens sont si adorables que je suis passée par-dessus.»
Les communautés autochtones sont elles aussi mises à contribution dans la campagne.
L’une des «pépites», Richard Kistabish, a un conseil pour ceux et celles qui veulent «épouser» la région : «N’arrivez pas ici en conquérants, dit-il. Prenez le temps de nous rencontrer, d’apprendre à nous connaître. Nous, les Anishinabeg, on vit au gré des saisons. Laissez-vous aller, et suivez les saisons. C’est comme ça qu’on réussit à vivre vieux.»