L’erreur humaine en cause dans une sortie de piste à Rouyn-Noranda selon le BST
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a déposé aujourd’hui un rapport sur un incident survenu le 23 janvier 2019 à l’aéroport de Rouyn-Noranda. Selon le BST, la surveillance visuelle inadéquate de l’équipage de conduite au cours du décollage, et l’interruption incorrecte du décollage sont à la source d’une sortie de piste d’un avion d’Air Creebec en 2019.
Selon le communiqué émis par le Bureau, «l’appareil de type de Havilland DHC-8-102 exploité par Air Creebec effectuait un vol de Rouyn-Noranda à Montréal avec 3 membres d’équipage et 6 passagers à bord. Au cours du roulement au décollage, l’avion a commencé à dévier vers la gauche, et a continué de le faire jusqu’à ce qu’il sorte de la piste. Lorsque le pilote aux commandes a interrompu le décollage, le moteur droit a accidentellement été alimenté à pleine puissance, ce qui a accentué la déviation. L’avion s’est immobilisé dans un banc de neige compact, à 40 pieds de la piste. Un passager a subi de légères blessures, et l’avion a subi des dommages importants.»
Le BST a déterminé par son enquête que le pilote n’avait pas regardé assez loin et assez longtemps à l’horizon pour constater que l’avion déviait vers la gauche avant de sortir de piste. Toujours selon le rapport, le pilote surveillant effectuait d’autres tâches et ne regardait pas à l’extérieur et n’a donc pas remarqué la dérive. Il n’a donc pas été en mesure d’aider le pilote aux commandes à rectifier la trajectoire.
L’enquête démontre aussi que l’écart d’expérience entre les deux pilotes a créé un fort rapport hiérarchique affaiblissant l’uniformité de l’équipage et l’efficacité de leur surveillance de l’avion.
Le BST a aussi établi que « si les pilotes n’effectuent pas un exposé avant le décollage, ils peuvent ne pas s’être fait la même idée des mesures devant être prises au cours du décollage, ce qui augmente le risque d’accident. De plus, si les rôles et responsabilités du pilote aux commandes et du pilote surveillant ne sont pas bien définis, la qualité de la surveillance peut en souffrir, augmentant ainsi le risque qu’une déviation de l’avion de sa trajectoire passe inaperçue et qu’elle ne soit pas rectifiée.»