Lundi, 16 septembre 2024

Mine Canadian Malartic : prolongement jusqu’en 2040?

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Équipe MédiAT
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MALARTIC-La mine Canadian Malartic a franchi une autre étape pour s’assurer de prolonger l’exploitation de ses gisements d’or dans la région de Malartic. À l’origine, la minière, copropriété d’Agnico Eagle et de Yamana Gold, devait terminer en 2030 ses travaux d’exploitation de la deuxième fosse, située à l’extérieur de Malartic.

La première étape de ce projet, baptisé Odyssey, devrait commencer dès août prochain, avec la construction d’une rampe d’exploration, ce qui permettra d’allonger la durée de vie utile de la mine. Les travaux s’échelonneront sur environ deux ans, et permettront de mieux définir certaines zones minéralisées. «Nous avons établi un programme de forage qui semblait prometteur, indique le directeur général, Serge Blais. La rampe d’exploration nous permettra donc de confirmer ou d’infirmer les résultats de notre travail d’exploration.»

40 000 tonnes de minerai

La rampe devrait permettre de ramasser 40 000 tonnes de minerai, qui sera traité à l’usine de concassage-broyage, située non loin de la première fosse. «Comme le dit l’adage dans le domaine minier, on trouve de l’or là où on a déjà trouvé de l’or, rappelle Serge Blais. Le secteur que nous avons exploré se trouve tout près de l’ancienne mine East Malartic, ce qui est encourageant pour nous.»

Il n’y a pas que le travail sur le terrain qui se fait actuellement dans le projet Odyssey. «Nous sommes également en train d’effectuer une étude économique, affirme le directeur de Canadian Malartic. Il est vrai qu’il faut définir notre gisement, mais il faut aussi que ça en vaille la peine. C’est pourquoi nous voulons vérifier si ce nouveau projet sera rentable.» La mise en production d’une mine peut parfois se comparer à un coup de dés, mais Serge Blais demeure optimiste. «Il faut de cinq à sept ans entre la découverte d’un gisement et la mise en production, indique-t-il. Les cours de l’or ont le temps de changer dans cet intervalle.  Par contre, au prix où est l’or aujourd’hui (environ 2500$ CAN l’once), on peut entrevoir l’avenir avec optimisme. De plus, avec l’incertitude provoquée par la COVID-19, on voit plusieurs investisseurs se tourner de nouveau vers l’or. On dirait qu’il redevient une valeur-refuge. Dans cette optique, la mise sur pieds du projet Odyssey va de soi.»

Bon voisinage

Présentement, Canadian Malartic exploite sa nouvelle fosse, sur l’ancien site de la mine Barnat. «L’établissement du projet Odyssey assurerait notre présence à Malartic jusqu’en 2040, estime Serge Blais. Pour le moment, la rampe d’exploration créera une soixantaine de nouveaux emplois, et on espère que d’autres emplois seront consolidés par la suite. Comme nous serons à plus de 3 km de nos bureaux actuels, nous devrons aussi établir de nouveaux bureaux sur le nouveau site, question d’intendance pour les travailleurs. Pour le moment, Agnico Eagle nous a prêté les bureaux mobiles de l’ancienne mine Lapa (située entre Val-d’Or et Rouyn-Noranda).»

En comparaison avec les deux premiers projets (centre-ville et Barnat) le projet Odyssey risque de provoquer moins de dérangement. Lors de la construction de la première fosse, en 2010, les images des maisons du quartier sud déménagées sur des fardiers pendant les audiences du Bureau des audiences publiques sur l’environnement avaient frappé l’imaginaire collectif. Pour la fosse Barnat, il avait fallu littéralement détourner le parcours de la route 117, puisque sous le bitume se trouvaient des réserves d’or qui intéressaient la minière. Cette fois, à 3 km à l’est de Malartic, le projet Odyssey devrait provoquer moins d’inconvénients pour les résidants du secteur. «C’est certain que l’établissement d’une mine va inévitablement provoquer du dérangement, concède Serge Blais. Mais nous avons toujours essayé d’être un bon voisin corporatif, et le projet Odyssey sera nettement moins dérangeant. D’une part, ce sera une mine souterraine, ce qui va atténuer les poussières. D’autre part, nous ne ferons qu’un sautage par jour, ce qui diminuera l’impact des vibrations.»

Texte publié dans le cadre de l’Initiative de journalisme local (La Presse canadienne)