Jeudi, 3 octobre 2024

Pensionnat autochtone: collaboration entre communautés pour un lieu de commémoration

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Équipe MédiAT
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ST-MARC-DE-FIGUERY-La municipalité de St-Marc-de-Figuery en Abitibi travaille à accueillir un lieu de recueillement sur le terrain de l’ancien pensionnat, grâce à une collaboration avec les communautés Abitibiwinni de Pikogan et Anishinabeg de Lac-Simon.

«On voulait transformer du négatif en positif, explique l’ancien pensionnaire Johnny Wylde, l’un des membres de la communauté de Pikogan à l’origine de ce projet. En transformant le terrain en lieu de commémoration, ça va permettre un processus de guérison.»

Construit en 1953 et inauguré en 1954, le pensionnat de St-Marc-de-Figuery, à une quinzaine de kilomètres au sud d’Amos, est le seul de son genre à avoir été construit en Abitibi-Témiscamingue.

Il a été transformé en école mixte en 1969 et a fermé ses portes en 1972.

«Les trois dernières années de son existence, il y avait une maternelle où se côtoyaient Autochtones et non-Autochtones, se rappelle Jocelyne Bilodeau, agente de développement socio-économique à la municipalité de St-Marc-de-Figuery. Je me souviens aussi que nous avions fait notre première communion à cet endroit.»

Le gouvernement Trudeau a annoncé récemment que deux pensionnats, l’un au Manitoba et l’autre en Nouvelle-Écosse, seront transformés en lieux historiques. L’initiative de la communauté de Pikogan émane pour sa part de la communauté elle-même, et non des gouvernements.

Le projet de Pikogan se développe en partenariat avec la communauté Anishinabeg de Lac-Simon, située à 40 km au sud de Val-d’Or, et avec la municipalité de St-Marc-de-Figuery.

La plupart des jeunes Autochtones de la région de l’Abitibi-Témiscamingue, comme Johnny Wylde, ont vécu les pensionnats dans les années 50, 60 et 70. Comme Lac-Simon se situe à environ 80 km de St-Marc-de-Figuery, c’est là qu’on emmenait les jeunes pensionnaires de la communauté, « pour tuer l’Indien dans l’Indien », disait-on communément à l’époque.

Devoir de mémoire

Le projet est encore embryonnaire pour l’instant, COVID oblige.

La communauté de Pikogan a acquis une partie du terrain sur lequel se trouvait le pensionnat. L’immeuble lui-même a été vendu en 2002, puis déménagé à Amos, où il abrite un commerce de location.

Sur le site, on compte aménager des aires de pique-nique, pour la fête annuelle des Peuples autochtones, qui a lieu le 23 juin à tous les ans. Il est question aussi d’une petite construction en bois rond.

La municipalité a déjà posé des pancartes sur les lieux, pour rappeler l’existence de ce pensionnat sur le territoire. «On a un devoir de mémoire», rappelle Jocelyne Bilodeau.

La question du financement, entre autres, n’est pas encore réglée. «On n’en est pas encore là, affirme Johnny Wylde. Il existe plusieurs programmes gouvernementaux, il faut voir si on est admissibles à un ou plusieurs de ces programmes.»

De son côté, Jocelyne Bilodeau indique que la municipalité de St-Marc-de-Figuery offre sa pleine collaboration. «Notre participation se fait en biens et services, indique-t-elle. Si nos partenaires ont des besoins, que ce soit pour une rétrocaveuse ou autre chose, nous sommes là pour eux.»

Texte publié dans le cadre de l’Initiative de journalisme local (La Presse canadienne)