Samedi, 23 novembre 2024

Coupures de services en santé : Émilise Lessard-Therrien réagit

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Lydia Blouin
Lydia Blouin
MédiAT
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La fermeture de divers services de santé en Abitibi-Témiscamingue inquiète Émilise Lessard-Therrien, députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue pour Québec Solidaire. En conférence de presse, celle-ci déplore le temps de réaction du gouvernement caquiste pour atténuer la pénurie de personnel dans le milieu de la santé :

« Depuis le début de l’actuelle législature, le gouvernement est au courant de la pénurie de main-d’œuvre dans le réseau de la santé en région. […] Il aura fallu attendre en 2021, après le 3e plan de contingence du CISSSAT en un an, pour que le gouvernement se réveille et commence à s’intéresser au problème. »

Des solutions à la pénurie de main-d’œuvre

En octobre, il manquait environ 250 employés pour pourvoir aux besoins du système de santé. Le gouvernement a récemment tenté d’endiguer la situation. En effet, des montants sont offerts pour les infirmières et le personnel en soins cardiorespiratoires qui reviennent dans les services publics ou qui y travaillent à temps plein. Cependant, pour la députée, ce n’est pas suffisant :

« La CAQ échoue à résorber la pénurie de personnel soignant. Même quand le gouvernement s’est décidé à agir, il a improvisé des mesures qui se sont révélées inefficaces, comme diverses primes ponctuelles. »

Elle propose d’autres options comme :

  • L’élargissement de la prime de disparité régionale à toute la région, qui n’est pas offerte partout. Elle pourrait être offerte à plus long terme que la prime ponctuelle annoncée par le gouvernement.
  • La bonification des stages effectués en région.
  • Un statut particulier à l’Abitibi-Témiscamingue, qui permettrait d’offrir des montants pour encourager les gens à venir dans la région, comme en Outaouais ou au Nord-du-Québec.

« Le recrutement à l’international doit aussi s’accélérer, et il faudrait sérieusement s’attaquer à la crise du logement si on veut être en mesure d’accueillir toute la main-d’œuvre dont on a besoin » ajoute -t-elle.

Une situation particulière en région

Le contexte particulier de la région doit être pris en considération souligne Émilise Lessard-Therrien, notamment par rapport aux grandes distances entre les villes et les saisons parfois plus difficiles.

Elle-même a été victime d’un accident de la route causé entre autres par les mauvaises conditions météorologiques du 25 novembre dernier. Le réseau cellulaire déficient a compliqué le processus pour contacter une dépanneuse ou son conjoint, ce qui aurait pu être dramatique si elle avait eu besoin d’une ambulance.

Une situation semblable a été observée dans la nuit du 30 novembre lorsqu’un homme de 65 ans, Richard Genest, est décédé. En effet, l’homme qui vivait à Senneterre n’a pas pu se rendre à l’urgence puisque celle-ci est fermé de nuit depuis la mi-octobre à cause de la pénurie de main-d’œuvre. Après une heure dix d’attente pour une ambulance, celui-ci a été transporté à Val-d’Or, puis a été transféré à Amos, où son décès a été constaté. Devant l’indignation des citoyens, une enquête du coroner a été ouverte.

La députée solidaire souhaite ses condoléances à la famille et se dit soulagée que la situation soit sous enquête. Elle précise que, dans certaines situations, l’absence de services peut décourager les gens de consulter, tout en précisant qu’elle ignore si c’est ce qui est arrivé dans ce cas précis.

Un temps des fêtes difficile?

Par ailleurs, l’approche des vacances des fêtes ne rassurent pas la députée solidaire, qui conclut :

« À l’approche des congés des fêtes et en plein hiver, je crains de nouvelles réductions de services qui forceraient les gens à se déplacer encore plus pour recevoir des soins, ou qui les en priveraient. Et que va-t-il advenir de l’unité d’obstétrique à Ville-Marie quand l’entente avec le réseau de dépannage sera terminée? »