Samedi, 23 novembre 2024

Feu vert pour Maheux-Cree

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Équipe MédiAT
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Prise le 11 février 2021, cette décision est valide jusqu’au 10 février 2026. Pour la Commission, Autobus Maheux a démontré sa viabilité financière et dispose de ressources matérielles et humaines suffisantes pour continuer. Elle se déclare satisfaite que l’entreprise n’ait pas commis d’infraction à la Loi sur les transports au cours des cinq dernières années précédentes et considère raisonnables les grilles horaire et tarifaire qu’elle propose.

Selon le directeur régional, division autocars, d’Autobus Maheux, Yannick Goupil, le seul changement à survenir concerne l’horaire. Celui-ci a été modifié à la demande du service aux patients du Conseil de la santé des Cris.

« Il y avait deux départs [hebdomadaires], explique M. Goupil: un le dimanche vers le nord avec retour le lundi vers le sud [Val-d’Or],et un autre départ le mercredi vers le nord, avec retour le jeudi.Et eux [le service aux patients] avaient plutôt besoin de faire voyager les gens le samedi vers le Nord et le dimanche vers le Sud pour […] faciliter les rendez-vous médicaux.

« Ce changement, dit M. Goupil, a permis d’augmenter l’achalandage des véhicules où il y avait un manque à gagner. »

Une collaboration avec les Cris

En quelques onze heures de périple, l’autobus Maheux-Cree transite par Amos, Matagami, Waskaganish, Némaska, Eastmain et Wemindji. Les 935 kilomètres du trajet en font le plus long voyage en autobus au Québec, selon Yannick Goupil.

La ligne Val-d’Or-Chisasibi a été initiéeen 2016 après des études exhaustives; elle est le fruit d’une collaboration entre Maheux et la Chisasibi Business Development Group (CBDG).

« C’est un genre de joint venture« , explique M. Goupil. Nous sommes partenaires à 50 %[…] Nous sommes vraiment fiers d’avoir un partenariat avec la communauté de Chisasibi. Rien ne dit que, dansle futur, on ne va pas développer notre partenariat dans d’autres sphères d’activités. C’est comme une porte ouverte sur le territoire du Nord. »

Le CBDG appartient à la nationcrie de Chisasibi et a pour objectif de contribuer à son autosuffisance et à son développement socioéconomique.  Il possède quatre entreprises à part entière et a aussi un partenariat avec Wemindji.

« Nous investissons dans les opérations [de Maheux-Cree], explique le président de CBDG Jimmy Fireman. […] Ce n’est pas pour faire des profits. C’est vraiment pratique pour les étudiants, les patients et les autres. »

Val-d’Or-Chibougamau, un retour?

Maheux-Cree, précise M. Goupil, serait déficitaire sans le volet programme d’aide au développement du transport collectif du gouvernement québécois, qui investit 3 $ pour chaque dollar mis par la communauté. « Sinon, on ne serait pas capables », concède M. Goupil.

« Nous sommes d’ailleurs en discussion avec l’Administration régionale Baie-James et le gouvernement cri pour relancer la ligne Val-d ‘Or-Chibougamau. René Dubé (président de l’ARBJ) est un fervent défenseur des transports collectifs. »

Cette ligne est actuellement fermée depuis mars dernier à cause de la pandémie, mais aussi de la fin de la subvention 2019-2020. « Le gouvernement cri veut qu’on la relance, car il a des besoins de transport de passagers pour Waswanipi, Oujé-Bougoumou et Mistissini, précise M. Goupil. Le service aux patients a des gens à transporter qui ne sont pas toujours capables de prendre l’avion à cause de leur condition. Plusieurs ainés préfèrent l’autocar. Il y a actuellement un système de navettes, mais ça coute extrêmement cher. »

Pandémie

Le service entre Val-d’Or et Chisasibi a été interrompu entre le 27 mars 2020 et le début de juillet.

Depuis, le maximum de passagers est fixé à 13,même si les règlements en autorisent 24.

« On garde six pieds de distance, précise le directeur régional, division autocars, d’Autobus Maheux, affirmant du même souffle que « sa compagnie est la seule au Québec où on peut réserver un siège, comme pour un avion ».

L’adaptation aux besoins des patients cris a permis de tripler l’achalandage des trajets.

Yannick Goupil et Jimmy Fireman disent ne pas savoir quand reprendra le service régulier où la capacité de charge varie entre 52 et 56 passagers.

Une aide peu adaptée

Yannick Goupil s’avoue déçu par le Programme d’aide d’urgence au transport collectif des personnes lancé par le gouvernement provincial.

« Le gouvernement a fait une belle annonce de 10 M$pour un programme qui est supposé combler 75 % du déficit des compagnies », explique-t-il. Mais les règlements pour accéder aux sommes sont extrêmement serrées. Beaucoup de frais ne sont pas admissibles, comme les immobilisations, le terminus. Ils ont seulement octroyé 2 M$ jusqu’à maintenant.

Texte publié dans le cadre de l’Initiative de journalisme local (La Sentinelle)