Gastronomie, cinéma et parole, l’Agora boréale invite Lebel-sur-Quévillon à la rencontre de sa population migrante durant la Semaine québécoise des rencontres interculturelles, du 18 au 24 octobre 2021.
La population de Lebel-sur-Quévillon est beaucoup plus bigarrée qu’on peut le croire. On y retrouve des personnes originaires d’Europe, d’Afrique – surtout francophones, comme le Burkina Faso, le Cameroun et le Maghreb – d’Amérique centrale et d’Asie.
Si la plupart de ces expatriés sont arrivés à Lebel via les grands centres canadiens, certains, engagés par contrat de travail, sont venus directement des Philippines et de Tunisie.
« Il y a déjà eu une vingtaine de nationalités à Lebel-sur-Quévillon, fait remarquer Cynthia Ankemah. Avec la fermeture de Domtar, plusieurs personnes sont parties. »
Accueil et accompagnement
Mme Ankemah est coordonnatrice de l’Agora boréale, un organisme qui a pour mission l’accueil et l’accompagnement des immigrants. Fondée en 2011, l’Agora aide par exemple pour ceux qui arrivent directement à Lebel dans leurs démarches d’obtention de permis de conduire ou de numéro d’assurance-maladie. Elle organise aussi des activités pour faciliter les rapports avec la population de souche : pêche, marche, etc.
L’organisme bénéficie d’un local pouvant accueillir une vingtaine de personnes en temps normal.
« Les gens sont assez ouverts, mais certains ont toujours cette idée de racisme et de différence », note Cynthia Ankemah, à propos de son expérience personnelle. Elle-même a quitté la Côte d’Ivoire pour le Canada en 2013 et s’est installée à Lebel-sur-Quévillon en février 2020, après des passages à Montréal et Québec. « Avant, ils n’avaient pas l’habitude de personnes étrangères. Mais ça fait un moment qu’il y en a et, avec les activités, on essaie de les faire se rencontrer, discuter, alors il y a moins de préjugés. L’accueil se passe bien. J’ai déjà entendu des témoignages de personnes qui disaient qu’au travail elles se faisaient traiter de manière différente mais, en général, ça va. »
Partout au Québec
Du 18 au 24 octobre, l’Agora boréale se joint à d’autres organismes qui, à la grandeur du Québec, « célèbrent l’apport de l’immigration et de la diversité au développement » de la province. Le thème de la 19e édition de la Semaine québécoise des rencontres interculturelles est Notre Québec en commun.
Pour des raisons pratiques, l’Agora débute ses activités en amont des célébrations, la matinée du Samedi 16 octobre. Nancy Lafontaine, du centre de formation la Clé d’accès, propose un atelier sur les expressions et la prononciation québécoises. Tabarnouche, ça va être le fun!
En soirée, il y aura un souper interculturel. « Le souper, c’est notre marque de fabrique ». Les gens de l’Agora se rendent parfois jusqu’à Val-d’Or pour se procurer les ingrédients des plats exotiques qui demeurent parmi les meilleurs ambassadeurs de l’ouverture à l’autre.
Plats et cinéma
Le lundi 18 octobre, l’Agora invite la population à une dégustation. « Le menu n’est pas encore fixé », commente l’animatrice Tania Bélisle. « Ce sera peut-être bouffe des Philippines ou de la Côte d’Ivoire, des petits plats de dégustation que les gens pourront faire réchauffer chez eux s’ils repartent avec. »
Le lendemain, l’organisme présente, au cinéma local, Lion, une adaptation du récit autobiographie Je voulais trouver ma mère signée Garth Davis. Dans ce film de 2016, dont l’excellence a été soulignée par de nombreux prix et nominations, tant pour l’interprétation, la photographie que le scénario, un Indien émigré en Australie cherche à retrouver sa famille biologique 20 ans après en avoir été séparée durant son enfance.
Le jeudi 21 octobre, deux courts métrages documentaires portant sur l’expérience noire à Montréal seront présentés au centre de femmes Îlot d’Espoir: Couleur panachée, de Sandra Cayot et Bienvenue chez nous, de Claude Emmanuelle Yapo. La projection sera suivie d’une discussion et d’une collation.
Enfin, le vendredi 22 octobre, à la Maison des jeunes, l’Agora boréale concoctera avec les adolescents des plats typiques de d’autres pays afin qu’ils soient capables d’en reproduire les recettes plus tard à la maison.