Samedi, 23 novembre 2024

Programme d’aide de Québec de 10 M$ -Loin d’un retour des autobus dans la région

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René Martel - Initiative De Journalisme Local - La Sentinelle
René Martel - Initiative De Journalisme Local - La Sentinelle
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La semaine dernière, le ministère des Transports annonçait une somme supplémentaire de 10 M$ dans son Programme d’aide d’urgence au transport interurbain par autobus. Le programme comporte un nouveau pan visant à favoriser la relance des liaisons régionales de transport interurbain. Ces ajouts visent à contribuer à pérenniser la desserte des régions et à minimiser les effets de la pandémie sur le secteur du transport interurbain par autobus.

Le Programme d’aide d’urgence annoncé au mois de juillet se veut un programme particulier qui est bien différent du programme régulier qui permet de subventionner les lignes de transports comme celle de Val-d’Or-Chibougamau ou Saint-Félicien-Chibougamau. ;

« C’est dans un contexte de pandémie, au moment où tous les services d’autobus dans la province étaient arrêtés, que le Programme d’aide d’urgence a permis de reprendre du service dans les principaux corridors de transport comme Abitibi-Montréal, le Saguenay et Québec ainsi que vers Montréal. Le programme permettait de soutenir, lors de l’annonce, 75 % des exploitations de ces principaux corridors, mais ne supportait pas les trajets secondaires comme celui de l’Abitibi-Chibougamau », nous spécifie Pierre Maheux, président du groupe Autobus Maheux qui opère la ligne qui relie la région à l’Abitibi.

Programme complexe

Loin de régler le problème de financement des lignes secondaires, le Programme d’urgence s’est avéré d’une grande complexité, à un point tel que les entreprises de transport ont réussi à réclamer seulement 50 % des pertes. La première partie du programme qui touchait la période du début de la pandémie à octobre a seulement pu être utilisée à la hauteur de 2 des 8 millions prévus, selon M. Maheux.

Le financement des lignes secondaires comme celle qui nous dessert est bien différent. Le milieu doit trouver une partie du financement et le gouvernement fournit le reste. « Pour chaque dollar financé par le milieu, le provincial donne 3 dollars. Par exemple, si le milieu donne 50 000 $, le gouvernement contribuera pour 150 000$. Le transporteur fournira le reste. Si on garde le même ordre de grandeur que les chiffres ci-haut mentionnés, une année d’exploitation pour une ligne comme Val-d’Or-Chibougamau coute entre 600 000 à 800 000 $ au transporteur.

Une des solutions qui pourrait aider au financement des lignes de transport secondaire serait, comme on le fait pour la région de Montréal, une taxe supplémentaire sur l’essence. « Un sou supplémentaire sur chaque litre d’essence permettrait d’accumuler des sommes considérables qui pourraient financer non seulement le transport par autobus mais plusieurs autres projets », lance M. Maheux.

Une priorité régionale

Interrogé sur la question, le président de l’ARBJ, René Dubé, est catégorique. « C’est primordial, il faut maintenir ce service dans la région. À partir de là, l’ARBJ ne veut pas se lancer seul. Il faut parler aux communautés cries, aux élus de l’Abitibi. » Des discussions sont déjà lancées auprès de tous les intervenants au dossier pour relancer le service le plus rapidement possible avec le programme existant du gouvernement, mais une solution plus permanente doit être trouvée, selon M. Dubé.

« Il faut relancer le service le plus rapidement possible, parce que les gens qui ont besoin du service ne sont pas desservis. S’ils se trouvent d’autres moyens pour se déplacer, lorsque le service sera de retour, la clientèle, elle, sera rendue ailleurs. » M. Dubé mentionne que les élus de la région sont tous d’accord sur l’importance du transport par autobus dans la région. Une fois que le débat fait l’unanimité, il faut faire les efforts et les représentations pour régler le problème.

« Il faut se soutenir. Personnellement, ce serait très décevant que le secteur Val-d’Or-Chibougamau-La Doré ne soit plus desservi. Ce serait une très mauvais message.»  C’est définitif, selon le président de l’ARBJ, pour que tout le monde soit gagnant, il faut tous faire des efforts. Les discussions vont continuer dans les prochaines semaines et M. Dubé aimerait pouvoir annoncer certains développements d’ici le début du printemps. Mais il mentionne qu’en cette période de pandémie, malgré les technologies, il est assez difficile de réunir tout le monde pour faire un consensus. Un bon sommet sur l’avenir du transport interurbain dans le nord aurait été le bienvenu.

Texte publié dans le cadre de l’Initiative de journalisme local (La Sentinelle)