Samedi, 23 novembre 2024

Une oeuvre sonore pour dénoncer le projet Authier

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Lydia Blouin
Lydia Blouin
MédiAT
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Parue le 27 novembre dernier sur la plateforme Bandcamp, l’oeuvre sonore RAPPORTE – conversations, méfaits et espionnage à adresser aux lieux concernés par la crise climatique permet aux personnes interloquées par le projet Authier à La Motte d’écouter ce message destiné aux actionnaires de Sayona, qui vivent en Australie.
C’est en 2016 que l’entreprise Sayona a acquis le projet. On peut lire sur le site québécois de l’entreprise :
« Situé sur le territoire de la première nation Abitibiwinni de Pikogan et de la municipalité de La Motte, à 30 km d’Amos, ce sont 115 000 tonnes de concentré de spodumène contenant du lithium qui seront produits annuellement. Le site comprendra une mine à ciel ouvert, une aire d’accumulation des stériles, des bassins de collecte des eaux de ruissellement et des eaux de dénoyage de la fosse. La mine à ciel ouvert aura, à la fin de l’exploitation, une longueur de 1 000 mètres, une largeur de 600 mètres et une profondeur de 225 mètres. »
Dès l’annonce du projet en 2018, des citoyens ont soulevé des inquiétudes, notamment par rapport aux risques de contamination de l’Eskers. Des consultations publiques ont été réalisées et le ministère de l’Environnement a enclenché le processus du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) en 2020, au soulagement de la population.
Or, des inquiétudes subsistent et certains groupes se positionnent ouvertement contre le projet Authier. C’est notamment le cas de l’artiste Massy Emond et du Collectif des Pas du Lieu, qui ont créé l’oeuvre sonore pour dénoncer l’ouverture possible de la mine. En fin octobre, l’artiste s’est déplacée sur la zone de forage pour procéder à des enregistrements audios. Accompagnée de marcheurs sur le versant Sud de l’Eskers Saint-Mathieu-Berry, elle y a procédé à des séances de fieldrecording, soit l’enregistrement de sons hors studio, en plus d’enregistrer les discussions des marcheurs. Dans l’oeuvre s’ajoutent des sculptures sonores réalisées avec le luthier sauvage Danny Twist à partir des puits de forages et des déchets laissés par l’entreprise.
En tout, six titres permettent d’entendre des extraits composés de ces prises de sons uniques. L’écoute commence sur un message de l’artiste pour les promoteurs du projet. Le but de l’oeuvre est clair d’entrée de jeu :
« N’investissez pas là où nous nous investissons. »
Massy Emond se questionne sur la portée de son geste, mais demeure confiante que cela aura un impact :
« […] Est-ce que l’art peut faire évoluer, faire changer des choses? Le geste, actuellement, il est modeste, mais c’est à force de faire des gestes et de répéter des gestes qu’on crée une trajectoire. »