Mercredi, 18 septembre 2024

La Maison Annie Moore, un hommage à un grand personnage de notre histoire

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Christian Péloquin
Christian Péloquin
MédiAT
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Le centre autochtone de Senneterre a récemment fait l’acquisition d’une bâtisse. Anciennement PME INTER Notaire, située au 855 de la dixième avenue, deviendra la Maison Annie Moore. Il s’agit ici d’une maison de transition pour les autochtones dans le but de contrer l’itinérance dans le milieu. La mission est de soutenir et d’aider les gens dans le besoin.

Déjà, l’organisme a fait l’acquisition de l’ancienne épicerie sur la dixième avenue qui est située juste à côté de la future maison de transition. Ici, on prévoit en faire un centre de vie communautaire et d’y ajouter 5 logements abordables pour les autochtones.

Depuis 1978, soit la création du Centre autochtone de Senneterre, la mission est de soutenir, héberger et aider les passants ainsi que les résidents pour un accompagnement entre la vie dans le bois et la vie urbaine. Toutefois, cette mission a débuté bien avant par une femme qui a marqué l’histoire.

L’Abitibi-Témiscamingue a été marquée par nos pionniers et certains grands noms sortent très souvent. Néanmoins, il y a une femme très peu connue de l’histoire qui a accompli de grandes choses dans notre coin de pays. Annie Moore est un symbole non pas de pionnière, mais d’héroïne pour bien des autochtones et les blancs qui l’ont côtoyé.

Avant même l’apparition du Centre autochtone, elle recevait chez elle des familles entières et les soutenait en plus de les héberger. Sa mission d’aider son prochain était naturelle chez cette femme qui souriait à la vie. Pouvant parler quatre langues, elle était traductrice, elle cuisinait et c’était celle qui pouvait donner son propre manteau à quelqu’un qui avait froid.

Sa nièce Rébecca se souvient se réveiller en pleine nuit et de voir des gens coucher dans toute la maison. « Il y avait beaucoup d’enfants dans la maison et c’était pour nous des poupées que Tanty gardait jusqu’à ce que les parents reviennent du bois ». Remémore Rébecca Moore avec un sourire.

Annie Moore n’avait ni mari ni enfant. Mais elle avait des nièces et des neveux, mais aussi une grande famille autochtone dont elle se préoccupait. Cree, Algonquins ou Attikamek, ça ne faisait aucune différence pour elle. Tanty comme on la surnommait, aidait tout le monde.

Louis Bordeleau qui était étudiant à l’époque se souvient avoir travaillé avec Annie lors de la création du cinquième Centre autochtone au Québec « Avec une somme minime du ministère des Affaires sociales, Annie a créé un comité pour ensuite créer le Centre d’Amitié autochtone ». Explique-t-il.

Une Maison au nom d’Annie Moore, c’est davantage un énorme remerciement qu’un hommage pour cette dame qui a aidé tant de gens, sans attendre quoi que ce soit en retour. Décédée en 1999, Tanty restera longtemps dans les mémoires de la communauté de Senneterre. Ceux qui l’ont rencontré peuvent se vanter d’avoir connu un personnage important de l’histoire. D’ici quelques mois, la Maison Annie Moore sera inaugurée. Un livre devrait aussi voir le jour sans avoir de date précise.

Chose certaine, la mission d’Annie Moore se poursuit encore aujourd’hui. Elle est et restera toujours le pont entre les communautés.

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