Samedi, 7 septembre 2024

Lac-Simon : territoire ancestral sous forme de carte

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Lydia Blouin
Lydia Blouin
MédiAT
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Le Conseil de la Nation Anishinabe du Lac Simon rend accessible dès aujourd’hui une carte de son territoire ancestral.

C’est dans le but de protéger les droits et territoires ancestraux des Anishinabeg que le projet a été lancé il y a deux ans par le département de Développement des ressources naturelles. En effet, selon Lucien Wabanonik, conseiller élu responsable des affaires intergouvernementales et du développement économique, les consultations publiques ne conviennent pas aux besoins des communautés autochtones.

De nombreuses consultations leur seraient envoyées dans un délai très serré, alors que la population doit être consultée avant de donner une réponse. Cela ne permettrait pas d’informer correctement la communauté et d’obtenir leur avis sur les différents projets qui leurs sont proposés. Parfois, certaines consultations ne seraient pas du tout faites.

« C’est une démarche qui vise à nous faire connaitre, à faire connaitre nos membres. […] On veut se faire respecter. […] On va devenir incontournables : c’est un message aux deux gouvernements. […] Au cours des dernières années, notre territoire a été envahi par des personnes sans aucun droit ni autorisation, et surtout sans l’accord des familles à qui ces territoires appartiennent depuis la nuit des temps. »

Rappelons qu’en mai 2010, la Nation algonquine a fait une déclaration à Ottawa pour la protection de son territoire. Or, au Lac-Simon, on n’aurait pas observé de changements notables pour respecter leurs droits ancestraux.

La Cheffe du Lac-Simon, Andrienne Jérôme, souligne en présentant la carte, dont les limites ont été établies par les familles et la communauté autochtones :

« Nos membres nous demandent de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger notre territoire contre les abus et l’utilisation illicite que certains en font. Dans le contexte où certaines ressources traditionnelles des Algonquins, comme l’orignal, sont en plein déclin, nous ne pouvons pas laisser aller les choses. »

Madame Jérôme considère que l’industrie forestière serait la principale responsable du déclin de certains animaux, dont le caribou.

La carte sera utilisée par la communauté afin de bien informer les promoteurs et gouvernements des limites du territoire Anishinabe. Les négociations tiendront également compte de celle-ci. Un protocole de consultation sera d’ailleurs bientôt rendu public, précisant les démarches à suivre par les promoteurs de projets.

La Cheffe du Lac-Simon ajoute :

« On a le droit d’être respectés. On a le droit d’être consultés de façon libre et éclairée. […] On a le droit de participer aux projets. »

La communauté est invitée à prévenir le Conseil si elle est témoin de projets jugés suspects ou illégitimes.

carte du territoire lac simon