Les décès liés aux horaires de faction des ambulanciers en région s’accumulent. La Ville de Malartic continue de talonner le gouvernement pour que les paramédics travaillent à temps plein.
Les ambulanciers sont effectivement sur appel dans plusieurs villes de la région, dont Malartic. Cela implique qu’ils doivent être disponibles jour et nuit pendant une certaine période. S’ils sont appelés, ils doivent quitter leur domicile pour se rendre à la caserne avant de se diriger vers les lieux de l’urgence. Le délai d’intervention est ainsi rallongé. Par ailleurs, une seule ambulance est disponible à Malartic, ce qui peut empirer la situation.
Le maire de la Ville, monsieur Martin Ferron, déplore le manque d’implication du gouvernement et du CISSS-AT dans ce dossier :
« On trouve décevant, jusqu’à un certain point, le manque d’écoute du gouvernement du Québec […] et également le manque de support du CISSS-AT dans ce dossier-là. S’ils font des représentations, […] ils ne nous en font pas part. […] On n’a pas encore d’horaire permanente dans un endroit où, selon le CISSS-AT, selon la dernière évaluation qu’ils ont fait, on se classe pour les avoir. »
En effet, une demande a été formulée il y a plus de deux ans pour obtenir une analyse sur la couverture ambulancière à Malartic. La municipalité ne serait pas bien desservie selon le rapport, qui évalue notamment le nombre d’appels et la grandeur du territoire.
La Ville a demandé à deux reprises à la coroner en chef de mener une enquête publique sur la desserte d’ambulances en Abitibi-Témiscamingue. Celle-ci a refusé, disant qu’il manquait d’informations dans le dossier.
Pendant ce temps, on continue d’observer des ruptures de services en région. Par exemple, durant le temps des fêtes, aucun ambulancier n’était disponible pour intervenir lors d’un accident entre Malartic et Val-d’Or.
« Il fallait qu’ils fassent venir des ambulances : ils ont fait venir des ambulances d’Amos. C’est complètement inacceptable. Quand on parle d’urgence, de sauver une vie, la desserte doit être de qualité et elle doit répondre aux besoins du milieu. […] [Malartic] répond plus ou moins aux normes d’appels pour avoir une ambulance permanente au lieu d’une ambulance à horaire de faction. […] Quand on respecte les barèmes, on se doit de nous donner le service auquel on doit s’attendre. »
La pénurie d’ambulanciers ne fait qu’exacerber le problème. Attirés par des postes à temps plein, ceux-ci quittent pour des villes telles que Rouyn-Noranda ou Val-d’Or et, parfois même, pour d’autres régions.
Pourtant, les horaires de faction se devaient d’être une mesure temporaire. Instauré en 1989, le projet-pilote visait à combler la pénurie de main-d’œuvre. Hors, 33 ans plus tard, le système est toujours en place dans plusieurs villes du Québec. Amos, Ville-Marie et Senneterre, par exemple, dénoncent aussi la mauvaise couverture ambulancière dans leur milieu.
Le maire de Malartic voit une opportunité de changement avec l’adoption du budget provincial d’avril 2022. Il espère également la collaboration du ministre de la région, monsieur Pierre Dufour.
« On comprend encore qu’il y a une urgence sanitaire, mais […] la vie continue, les gens ont quand même des problèmes de santé et ont besoin de couverture ambulancière de qualité. […] C’est un dossier qui est négligé. Je souhaite un support de notre ministre régional, monsieur Dufour, vraiment. Ça va prendre quelqu’un qui va brasser ça un petit peu plus. »
Monsieur Ferron précise que le gouvernement sera attendu « de pied ferme » si la question n’est pas réglée aux élections du 3 octobre prochain.