Vendredi, 8 novembre 2024

Matagami en transition

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Équipe MédiAT
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Groupe de travail, salons de l’emploi, interventions de la mairie, à Matagami, les actions se multiplient pour assurer une transition sans heurts suite à la fermeture de la mine le 30 juin prochain.

Créé l’an dernier par Glencore, propriétaire de Mine Matagami, le Groupe de travail pour une transition concertée vers la fermeture responsable de la mine Matagami doit attribuer un fonds de 200 000 $ destiné à….

Le Groupe est formé de citoyens de Matagami et de représentants de l’hôtel de ville et de différents secteurs socioéconomiques de la région. Il est encadré par la firme de consultants Transfert Environnement et Société qui possède un bureau à Rouyn-Noranda.

Diminuer les impacts sociaux

« La mission du Groupe est d’identifier et prioriser les impacts sociaux potentiels liés à la fermeture de la mine », explique la directrice des communications de Transfert Environnement et Société, Jessica Prescott.

Dans un premier temps, le Groupe de travail a identifié 10 impacts sociaux potentiels prioritaires causés par la fermeture de la mine, trois d’entre eux étant particulièrement pressants: la sécurité alimentaire, la vulnérabilité des femmes et la violence conjugale, ainsi qu’un environnement favorable aux bonnes habitudes de vie.

Des subsides

Le milieu communautaire de Matagami devrait bénéficier du soutien financier de Glencore pour intervenir dans les créneaux identifiés. Le montant de 200 000 $ pourrait être bonifié ultérieurement par la minière, de dire Alexis Segal, chef des relations gouvernementales, des affaires corporatives et des communications à Glencore Canada.

Un gestionnaire local pour ce fonds reste à être identifié. « Un appel de candidatures a récemment été fait », nous précise Mme Prescott.

Un montant suffisant?

Citoyenne de Matagami, Chantal Deniger siège sur le groupe de travail depuis le début.

Elle est tout à fait d’accord avec les impacts sociaux identifiés. « Ce sont des secteurs névralgiques de tension », analyse-t-elle.

Mme Deniger considère que Glencore a mis en place une belle initiative, mais s’interroge sur la suffisance du budget pour gérer les problématiques.

« 200 000 $, ce n’est pas tant que ça, considère Chantal Deniger. Ce n’est même pas deux salaires pour deux ans. Et si on divise le montant dans les trois secteurs d’impacts sociaux, ça ne fait pas beaucoup. »

Elle souligne qu’à Matagami, les subsides disponibles ne suffisent pas toujours à combler les postes.

Manque de consultation?

De manière générale, Chantal Deniger considère que la communauté n’a pas été suffisamment consultée par Glencore, par exemple sur le choix des consultants Transfert Environnement et Société.

« On aurait pu payer quelqu’un de Matagami plutôt que de l’extérieur, considère-t-elle. On ne s’est pas fait demander ce dont on avait besoin. »

« J’avais l’impression que les consultants étaient déjà orientés vers où ils voulaient nous emmener », ajoute-t-elle à propos de la direction de la démarche.

Pour ce qui est de la validité du Groupe de travail pour une transition concertée vers la fermeture responsable de la mine Matagami. « C’est davantage quand ce sera fini qu’on pourra voir toute sa pertinence », croit Mme Deniger.

Le Groupe doit terminer son travail le 30 juin, simultanément à la fermeture de la mine.

De l’emploi

Un peu de plus 300 travailleurs seraient touchés par la fermeture de Mine Matagami; 53 % d’entre eux demeurent à Matagami.

Au cours des dernières semaines, Glencore a mis sur pied différentes initiatives pour aider ces travailleurs vers une nouvelle étape de leur vie professionnelle.

« Il y a eu du coaching et trois salons de l’emploi, affirme Alexis Seagal, dont un juste pour les entreprises de Glencore Canada. Un salon sur mode virtuel a eu lieu avec nos compagnies à l’international. Cette semaine [les 22 et 23 mars], il y a eu un salon de l’emploi régional avec 33 entreprises organisé par Glencore, des minières, des compagnies de construction, etc. »

M. Seagal affirme qu’il est prématuré d’avancer un chiffre sur le nombre de mineurs qui iront travailler dans d’autres entreprises de Glencore.

19 et 20 avril

Deux cents travailleurs de Mine Matagami sont affiliés au syndicat des Métallos.

« Nous avons des rencontres mensuelles avec l’employeur », de dire la représentante syndicale Sonia Charrette. […] C’est triste pour les travailleurs mais, pour la ville de Matagami, ça va être un bout très difficile. »

Ces derniers doivent être rencontrés par le syndicat les 19 et 20 avril prochain. « On va les aider à faire valoir leurs droits, explique Mme Charrette. Il y a beaucoup de préoccupations sur ce qui arrive avec leur régime de retraite, le chômage, la prime de licenciement. Il y a beaucoup d’informations à donner. »

Elle réserve ses commentaires sur Glencore pour après la fermeture de la mine.

Parc immobilier

Glencore possède un parc immobilier de 20 maisons à Matagami, 10 maisons familiales pour les cadres et 10 maisons de chambres pour les travailleurs.

Il est prématuré de savoir ce qu’il en adviendra.

« On travaille avec Matagami pour trouver une solution optimale pour tout le monde, assure M. Seagal. On ne veut pas mettre les maisons sur float et les envoyer ailleurs. On ne veut pas non plus les mettre en vente toutes en même temps et déséquilibrer le marché. »

L’option de transférer le parc à un organisme sans but lucratif créé pour l’occasion est à l’étude.

Les études pour l’assainissement du site par Glencore sont déjà commencées. L’assainissement devrait se dérouler dans la décennie à venir.

Texte publié dans le cadre de l’Initiative de journalisme local