Val-d’Or : 60 000$ pour les Autochtones en situation d’itinérance
Les Autochtones en situation d’itinérance à Val-d’Or bénéficieront bientôt de services adaptés à leur réalité dans le milieu médical. En effet, 60 000$ seront investis pour le projet de sécurisation culturelle Petapan.
La sécurisation culturelle : explications
Créer des liens de confiances avec les Premières Nations par la sécurisation culturelle, c’est offrir des services dans des milieux sécurisants et accueillants. Stéphane Grenier, président de la Piaule de Val-d’Or, chercheur à l’UQAT et détenteur d’un fond de recherche du Conseil supérieur de la recherche en Sciences Humaines du Canada en itinérance autochtone, précise :
« [La sécurisation culturelle], c’est d’adapter le lieu aux gens. C’est-à-dire des signes, des symboles qui ressemblent plus à la culture autochtone, mais c’est d’adapter l’approche aussi. C’est souvent de travailler avec du personnel autochtone. »
Le projet Petapan : adapter les services de santé à Val-d’Or
Devant les besoins criants des Autochtones sans domicile fixe, l’approche de sécurisation culturelle a été privilégiée. Dans cet optique, le projet Petapan a été lancé par le CISSS AT (Centre de Santé et de Services Sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue).
Celui-ci permettra d’évaluer les besoins des Autochtones en situation d’itinérance à Val-d’Or. Par exemple, un motorisé servira à rejoindre la population directement sur le terrain. Puis, des mesures seront mises en place pour adapter les services de santé de la ville. Ainsi, ils répondront davantage aux enjeux des Premières Nations.
Un financement de 60 000$ sera donc offert par le MSSS (Ministère de la Santé et des Services Sociaux) pour l’année 2021-2022. 15 000$ seront investis en 2022-2023 et le même montant sera versé pour l’année 2023-2024. Le CISSS AT contribuera également avec les ressources déjà en place à Val-d’Or.
Les besoins à Val-d’Or et dans les communautés autochtones
Les Autochtones représentent 57% des personnes itinérantes à Val-d’Or. Pourtant, ils composent moins de 10% de la population de la ville. Ce chiffre est d’ailleurs en constante augmentation, comme ailleurs au Canada.
L’itinérance est principalement causée par la crise du logement dans les communautés autochtones. Le nombre de naissances élevé amplifie le problème, car il est difficile de s’héberger en devenant majeur. Par exemple, au Lac Simon et à Kitcisakik, 50% de la population a moins de 18 ans. Le phénomène risque donc d’empirer dans les années à venir.
Les personnes atteintes de toxicomanie ou de troubles de santé mentale ont encore plus de difficulté à trouver un toit. Vivant d’abord de foyer en foyer dans leur communauté, ils finissent souvent par aboutir à Val-d’Or.
Un projet sur le long terme
Pour sécuriser les Autochtones dans cette situation, Stéphane Grenier croit qu’il faut une approche adaptée. Il espère que la somme octroyée par le gouvernement sera suffisante et que des intervenants autochtones seront engagés pour le projet Petapan. Il est tout de même rassuré de savoir que ce dernier durera plusieurs années.
Le gouvernement, quant-à lui, se dit satisfait de la démarche du CISSS AT.