Samedi, 7 septembre 2024

Investissement de plus de 1,7 M$ pour le développement de projets bioalimentaires

Publié:
Joanie Duval
Joanie Duval
Journaliste
Partager cet article

Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, André Lamontagne, a fait l'annonce jeudi dernier (17 août) à Notre-Dame-du-Nord de la première entente sectorielle de développement du secteur bioalimentaire de l'Abitibi-Témiscamingue, d'une durée de trois ans. Québec accorde à cette entente un investissement de plus de 1,7 million de dollars. Le bioalimentaire représente l'ensemble des activités économiques agricoles de la région, incluant la transformation, la mise en marché et la restauration.

La contribution du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) est de 750 000 $. Le ministère des Affaires municipales et de l'Habitation et le ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie octroient à l'entente 450 000 $ chacun, alors que le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale accorde 80 000 $.

Les quatre MRC de la région (Vallée-de-l'Or, Abitibi, Témiscamigue, Abitibi-Ouest) et la Ville de Rouyn-Noranda ont bonifié l'investissement de 75 000 $ chacune, portant ainsi le montant à 2 105 000 dollars.

Avant de procéder à l'annonce, M. Lamontagne a tenu à rassurer que son ministère n'est pas indifférent aux problématiques que vit la région cet été en lien avec la sécheresse et que la nouvelle entente allait permettre de s'adapter dans l'avenir. Plusieurs producteurs lui ont fait part de leurs préoccupations avant la conférence de presse. Le ministre a également reçu la Lettre Rouge un peu plus tôt dans la journée, une lettre ouverte écrite par quatre producteurs de l'Abitibi-Ouest et appuyée par 75 signatures d'agriculteurs de la MRC.

Valorisation de la production animale

L'un des objectifs de la nouvelle entente est de valoriser et « soutenir davantage la mise en marché des produits de la viande (production, abattage, commercialisation) ». Sans parler de projet spécifique d'abattage, le président régional de l'Union des producteurs agricoles (UPA), Pascal Rheault, croit que le développement de l'élevage permettra la naissance de nouvelles productions animales dans la région et une rentabilité accrue pour les producteurs bovins.

« Avec les changements climatiques et l'été difficile qu'on a, c'est une bonne nouvelle. On va pouvoir cibler des projets porteurs et développer notre agriculture. On a un territoire énorme et comme le ministre de l'Agriculture l'a dit, c'est important la concertation, avec la table des préfets, le MAPAQ , les producteurs agricoles et tous les acteurs du milieu, c'est comme ça qu'on va développer ces projets porteurs », a affirmé M. Rheault.

« C'est certain que la problématique de la transformation des viandes c'est important. On a parlé beaucoup du bovin, mais aussi des plus petites productions que des producteurs auraient voulu développé comme du lapin qui n'est pas du tout rentable quand il faut aller abattre à l'extérieur de la région. Des producteurs aimeraient se lancer dans des productions comme le cerf ou le bison mais on ne peut pas transporter ces animaux-là. Et sans parler de la question du bien-être animal qui est difficile à assurer à plus de 600 km pour rejoindre un abattoir. Je ne sais pas quel forme ça prendra encore mais on doit trouver un modèle qui convient aux particularités de la région », a-t-il poursuivi en ajoutant que plusieurs projets se forment également autour de la transformation des grains.

Développement des grandes cultures bios

Vincent Rousson, recteur de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) est confiant que le soutien que fournira l'entente sectorielle à l'Unité de recherche et de développement en agroalimentaire et son projet de développement de la filière des grandes cultures biologiques dans la région, placera l'Abitibi-Témiscamingue et l'UQAT dans la position de chef de file dans le domaine.

« L'investissement annoncé aujourd'hui démontre une volonté de contribuer de façon importante au développement régional, mais aussi une marque de confiance envers l'expertise de l'UQAT dans le domaine. Le projet de grandes cultures biologiques de l'UQAT représente une réponse globale à plusieurs enjeux contemporains. En développant les savoirs et les pratiques de pointe menant à une exploitation agricole écoresponsable, résiliente et rentable sur les territoires agroforestiers du monde entier, cette nouvelle filière positionnera l'Abitibi-Témiscamingue comme l'un des leaders de l'agriculture biologique à l'échelle provinciale, nationale et internationale », a-t-il déclaré.

Outre le développement de ces deux objectifs, la production animale et les grandes cultures biologiques, l'entente triennale a également pour but de « soutenir l'essor du secteur bioalimentaire dans la région par l'identification des enjeux liés à la gestion de la main-d'œuvre et au rehaussement des compétences » et aussi « développer les entreprises bioalimentaires et améliorer leur compétitivité à travers le développement d'un écosystème durable et innovant ».

C'est le Centre local de développement Abitibi qui administrera, selon les orientations du comité de gestion en place, les sommes affectées à l'entente.