Lundi, 16 septembre 2024

L'OSR répand la magie des Fêtes dans toute la région

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Joanie Duval
Joanie Duval
Journaliste
Image d'archive du grand concert de Noël de l'Orchestre symphonique régional de l'Abitibi-Témiscamingue. Photo: Louis Jalbert
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C’est ce soir, 1er décembre, à 20h, que l’Orchestre symphonique régional (OSR) entame sa traditionnelle tournée de concerts de Noël avec une chorale invitée dans chaque municipalité visitée. Il s'agit de l’Ensemble vocal de l’Amitié qui a l’honneur de débuter le bal à l’église Christ-Roi d’Amos.

Les concerts de Noël de l’OSR sont devenus tradition en 2007-2008 sur l’initiative de son chef d’orchestre et directeur artistique Jacques Marchand.

« Naturellement, avec la pandémie on a arrêté donc on reprend la machine tranquillement. Je suis content parce que c’est une sorte de concert qui est vraiment le fun, c’est la magie de Noël. C’est ce que j’appelle le concert démocratique. Facile d’écoute, c’est pour la famille au complet et les billets ne coûtent pas une fortune. On fait ça dans les églises. Il y a beaucoup de monde qui vient et finalement on les remplit les églises. Et ça donne un autre cachet, on revit le temps des fêtes » a-t-il affirmé.

L’OSR se produira dans le cadre de sa tournée de Noël dans cinq églises de municipalités différentes.

« Dans chacune des villes qu’on visite, j’invite une chorale locale et j’essaie de changer, d’alterner, d’une fois à l’autre. Le concert est en deux parties, sans entracte. La première partie c’est l’orchestre, des pièces instrumentales puis la deuxième partie c’est avec chœur et orchestre. J’ai une banque de chants de Noël avec les orchestrations. Donc je m’assois avec les chœurs aux alentours du mois de juin, puis là on choisit une dizaine de pièces pour les concerts en décembre. Avec les années, j’ai monté une banque de 50 chants différents. Avec les chefs de chœur, on se rencontre puis c’est eux qui font le choix. Puis à chaque année, j’essaie d’orchestrer une ou deux nouvelles pièces pour avoir du renouvellement », a expliqué le directeur artistique.

Des défis et de la magie

Une telle tournée, apporte toutefois son lot de défis. La route à faire, la météo et l’organisation des cinq représentations représentent un beau casse-tête à résoudre.

« Cette année, on fait cinq municipalités donc ça nous donne 35 pièces différentes. Ça devient mélangeant parce que parfois t’as une pièce qui est chantée à une place et à une autre aussi, mais il y a des petites différences. Eux ils ne répètent pas telle chose tandis qu’eux autres répètent autre chose. À chaque concert, je dis aux musiciens : À Guigues c’est telle chose, on répète deux fois ça. À Val-d’Or, on le répète juste une fois. Chacun prend des notes, mais ça fait un beau défi. Il y a aussi des défis parce que c’est en hiver. On est toujours à risque d’une tempête, mais à date on a été chanceux. Ça fait beaucoup de voyagement. J’ai des musiciens qui viennent de Senneterre, de La Sarre, donc ça peut être difficile pour eux aussi. Les heures des concerts ce n’est pas toujours facile à trouver également, parce que par exemple certaines églises font la messe le samedi à 16h, donc ça m’enlève un samedi dans une ville. Ça peut devenir complexe à organiser. »

Malgré tout, pour le fondateur de l’OSR, ça en vaut la peine, ne serait-ce que pour la magie créée à chaque concert.

« Les chants de Noël, moi j’aime ça. Même si on les connaît ça fait des lunes, il y a quelque chose qui nous emmène dans l’atmosphère des Fêtes, quelque chose de magique. Ça n’a rien à voir avec la religion, les croyances, peu importe, c’est pour moi un temps de repos. Les musiciens aiment ça aussi, c’est plaisant. Puis il faut faire attention pour bien les jouer puisque les pièces sont connues. Dans les chants de Noël, il n’y a pas d’erreur possible », a affirmé le chef d’orchestre en riant.

Florilège renaît

Le chœur rouynorandien Florilège, qui avait cessé ces activités, profitera des concerts de Rouyn-Noranda et La Sarre pour renaître doucement avec la collaboration de l’Ensemble vocal Adagio de La Sarre.

« L’ensemble Florilège avait arrêté, il avait fermé boutique, puis ils ont décidé de remettre ça sur pieds et rebâtir un nouvel ensemble avec de nouveaux chanteurs. Comme c’était incertain au début combien ils allaient avoir de chanteurs, j’ai décidé de leur donner l’opportunité de faire quatre pièces seules avec leur pianiste et d’en faire six avec l’orchestre. J’ai proposé la même chose au groupe de La Sarre parce que souvent ils chantent ensemble, ils se connaissent. Donc l’ensemble Adagio vient faire le concert de Rouyn-Noranda avec l’ensemble Florilège et vice-versa à La Sarre. Donc c’est vraiment spécial pour participer à la remise sur pieds de Florilège, qui est vraiment un beau chœur et c’est vraiment bien ce que Louis-Antoine Laroche fait », s’est réjoui Jacques Marchand.

Se battre pour la relève

Les concerts de Noël seront encore une fois l’occasion pour des musiciens étudiants de vivre une belle expérience au côté de l’OSR. Le Petit ensemble à cordes de Frédéric St-Pierre du Conservatoire de musique de Val-d’Or offrira une prestation lors du concert de Val-d’Or.

« Il y a des musiciens qui sont dans l’orchestre qui enseignent aussi, donc je leur donne comme un privilège à Noël, de venir faire une pièce avec leurs élèves. On l’a fait déjà du côté de La Sarre et Rouyn avec les élèves du Violon mobile par exemple. Donc cette année, à Val-d’Or c’est Frédéric St-Pierre, musicien à l’orchestre, a un petit ensemble à corde. Ils viennent jouer une pièce avec nous, un mélange intéressant de Casse-Noisette et d’autres chants de Noël. Ça intègre les jeunes, il y a peut-être une relève là. Faut tendre des perches si on veut avoir de la relève », a déclaré le chef de l’OSR, pour qui trouver de la relève pour son orchestre témiscabitibien est un défi particulier. 

« On est une région éloignée, la relève est difficile, ça faut le dire. Mais c’est difficile pas juste pour nous. Les écoles de musique ont de la difficulté, le conservatoire a de la difficulté. L’approche des jeunes a changé d’une part. Le gouvernement a tellement fait de coupures dans les centres de services scolaires. Il n’y a plus d’harmonie scolaire ou à peu près pas, il en reste à Amos je crois et c’est tout pour la région. Le même problème est partout au Québec. Il faut se battre. Puis les jeunes musiciens qui décident d’aller étudier la musique à l’extérieur, ils ne reviennent pas nécessairement dans la région. Donc ce que je fais, je les engage pour nos concerts. Ce sont des musiciens de haut calibre, formés, qui se battent aussi pour travailler. Donc ils viennent ici et ils en profitent pour revoir la famille, papa, maman, donc on essaie de bâtir ça. Puis de temps en temps, ils reviennent », a ajouté Jacques Marchand.

À la suite d’Amos, St-Bruno-de-Guigues recevra dans son église l’OSR avec l’Ensemble vocal St-Bruno, samedi 2 décembre à 16h. À La Sarre, ce sera à l’église St-André le dimanche 3 décembre, tandis qu’à Rouyn-Noranda le concert se déroulera à la cathédrale St-Joseph le samedi 9 décembre. Le clou de la tournée sera à Val-d’Or où l’OSR se produira avec le Chœur MagnificAT à l’église St-Sauveur le dimanche 10 décembre.

Pour toutes les infos sur les concerts de Noël de l’OSR et acheter des billets, il faut se rendre sur leur site web ou sur leurs réseaux sociaux.