Louis-Eric Gagnon a effectué le 8 septembre dernier, la sortie de résidence de sa première pièce de théâtre, Le Spotlight, dans laquelle il joue en solo.
« C’est la première fois que je faisais un show seul, que je me retrouvais seul sur la scène. Le public était en feu, la réaction était bonne. Ça m’a pris un petit dix minutes pour bien comprendre l’énergie de l’assistance mais après j’étais dans mon élément », a affirmé l’artiste qui prévoit partir en tournée avec sa pièce d’ici 2025.
« À la lumière de la ronde de questions et de commentaires qu’il y a eu à la fin du spectacle, je vois le potentiel pour partir sur la route après une période de promotion. Je vais réaliser des changements aussi. Ça va avoir bougé beaucoup entre la sortie de résidence et le produit final. »
Sa sortie de résidence de création a été bien accueillie par le public.
Résidence épuisante mais directrice
La résidence pour Le Spotlight, qui s’est tenue à la salle Félix-Leclerc du 21 au 25 août, a été une ligne directrice pour l’auteur valdorien, malgré l’épuisement ressenti dès le début de l’expérience.
« C’est fatiguant, c’est brûlant une résidence. C’est la première fois de ma vie que je faisais une résidence en théâtre d’ailleurs. J’ai travaillé avec Pascal Binette à la mise en scène. C’est le fun parce que là ça prend vie, pis là ça fait du sens, et là je vois c’est quoi les forces de la pièce et c’est quoi les failles de la pièce. En les identifiant, je peux améliorer les points qui doivent l’être ou abandonner des choses que je ne peux pas faire », a-t-il avoué, fier du travail accompli.
La pièce a été écrite en majeure partie lors d’une première résidence à l’UQAT dans le cadre du mois de la culture, à l’issue de laquelle Louis-Eric avait posé les bases de sa pièce et esquissé les personnages.
Styles mixés et jeu physique
Le Spotlight c’est un bar sur le point de fermer après avoir servi de purgatoire à des âmes perdues pendant 50 ans. Seul sur scène, Louis-Eric Gagnon est toutefois accompagné de nombreux personnages dont il dévoile avec humour les déboires, dans un mélange de style qui permet de situer le spectateur.
« Il y a une musicalité, il y a beaucoup de musique, mais c’est surtout qu’on alterne la poésie du style slam et spoken-word à du conte. C’est beaucoup de styles d’écriture différents et on fait en sorte que ça tienne. Quand on est dans l’explication du moment, la mise en contexte, on est dans le conte, puis quand on rentre dans la tête des personnages, c’est là que le slam embarque », a spécifié l’acteur dont l’interprétation très physique permet de faire vivre les personnages de la pièce.
« Ils sont dans la salle, je les pointe dès le départ, y’a Loulou je la pointe, elle est au bar. Magalie est à côté d’elle. Pierre et Alain sont en avant. Chantal et Marc sont juste là pis au fond dans les machines à sous tu as Grand-fille qui est perdue et qui veut s’effacer. Dès le premier texte, qui s’appelle Roastbeef au jus, j’arrive comme un animateur de souper spaghetti et je présente les personnages, les lieux et à partir de là on sait où on s’en va. »
Le concept
« Le Spotlight ça raconte la dernière soirée d’un bar. Le bar ferme, la boss met la clé dans la porte. Il y a un narrateur omniscient, observateur omniscient, qui prend le temps de faire le bilan des vies de ces gens-là, dans le bien comme dans le mal. Il porte jugement, clairement. Mais même les personnages avec qui il a de la difficulté, il les aime pareil. Donc je suis l’animateur/narrateur/poète de la pièce. C’est un monologue théâtral trashycomique, c’est du drôle dans le tragique des gens », a expliqué Louis-Eric pour définir le concept de sa pièce, dont l’action pourrait se dérouler aussi bien à Valleyfield qu’à Val-d’Or.
Envie de scène
À la question, pourquoi s’être tourné vers le théâtre, il répond qu’il avait une envie de scène en premier lieu.
« J’ai fait longtemps de l’impro et du stand-up, puis j’aime me produire, j’aime transmettre un texte. Ce qui est à l’origine de ça, c’est juste un premier texte sur Loulou. Je me suis inventé un univers sur une waitress qui était vraiment fâché après un client. À partir de là, j’ai bâti, j’ai brodé les personnages. Pourquoi du théâtre? Je trouvais que c’était une façon plus rapide, plus de travail au bout de la ligne, mais plus rapide à mener le projet à terme qu’un film mettons. »
La pièce de théâtre Le Spotlight ne se produira pas sur les planches dans l’immédiat, mais Louis-Eric Gagnon promet qu’il fera rentrer dans les salles un produit final qu’il aura bien travailler. Il se donne deux années.