La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a rendu publique son rapport d’enquête sur l’accident de travail mortel survenu à Saint-Mathieu-d’Harricana à la fin de l’année 2023.
Le matin du 14 décembre dernier, un homme de 62 ans, un travailleur de l’entreprise Construction VX inc., a été frappé à la tête par un mur qui a chuté sur lui. Il a été transporté au centre hospitalier où son décès a été constaté.
Lisez l'article Accident de travail mortel à St-Mathieu
« Le jour de l’accident, deux travailleurs s’affairaient au démantèlement du mur mitoyen d’un garage résidentiel délimitant une partie d’origine du bâtiment et un nouvel agrandissement. Le travail consistait à couper le mur afin de le diviser en deux sections, puis à libérer chacune d’elles des différents points d’ancrage. Une fois la première section libérée, elle s’est retrouvée appuyée sur la seconde. Les travailleurs ont ensuite procédé à d’autres coupes jusqu’à ce que la seconde section ne tienne que par les clous la reliant aux fermes de toit (chevrons). Ils ont agrippé celle-ci et l’ont remuée dans le but de la déclouer. La manipulation a alors entraîné la chute simultanée au sol des deux sections du côté de l’agrandissement. Au même moment, et pour une raison inconnue, le travailleur s’est retrouvé dans la trajectoire de chute du mur démantelé et a été frappé à la tête », a établi chronologiquement la CNESST.
« Méthode de travail improvisée »
L’enquête de la CNESST démontre que la façon dont le mur en sections a été démantelé a eu une incidence directe sur les circonstances de la mort du travailleur.
« Alors que les travailleurs s’affairent à démanteler un mur en sections, ces dernières basculent et frappent mortellement le travailleur. Une méthode de travail improvisée pour le démantèlement d’un mur en sections fait en sorte que les travailleurs se retrouvent dans une zone dangereuse où ils sont susceptibles d’être frappés », explique la CNESST.
Pour rouvrir le lieu de travail, Construction VX inc. a dû se conformer à deux exigences de la CNESST, soient « la sécurisation des fermes de toit (chevrons) conformément aux plans produits par le fabricant » et « une procédure de travail sécuritaire en lien avec le démantèlement d’une section du mur toujours en place », ce qu’il a fait.
Prévention
Pour prévenir les accidents lors de travaux de démolition, la CNESST recommande de « planifier rigoureusement la démolition d’un bâtiment ou d’une charpente afin que ces travaux soient exécutés de façon sécuritaire pour les travailleurs et les travailleuses ».
Elle spécifie également l’importance d’élaborer une procédure de travail décrivant chaque étape des opérations et d’inviter les travailleurs à participer au processus d’identification des dangers et de la mise en place des mesures de prévention.
La CNESST recommande aussi « d’informer adéquatement les travailleuses et travailleurs sur les risques liés à leur travail et leur assurer la formation, l’entraînement et la supervision appropriés afin de faire en sorte qu’ils aient l’habileté et les connaissances requises pour accomplir de façon sécuritaire le travail qui leur est confié ».
Les conclusions de l’enquête seront remises à l’Association de la construction du Québec, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec, l’Association patronale des entreprises en construction du Québec et l’Association des entrepreneurs en construction du Québec, afin qu’elles la diffusent auprès de leurs membres.
Le ministère de l’Éducation diffusera également à des fins pédagogiques le rapport d’enquête dans les établissements de formation qui offrent le programme d’études en charpenterie menuiserie.