Jeudi, 10 octobre 2024

Des maisons durables à l'imprimante 3D

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Joanie Duval
Joanie Duval
Journaliste
Concept d'habitations jumelées qui prendra place sur le terrain fourni par la Ville d'Amos. Photo: RI³D-FRQNT
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Une semaine après l’annonce de sa première politique de développement durable, la Ville d’Amos fait un pas dans la même direction en donnant un terrain à un groupe de recherche du domaine de l’habitation durable.

Le projet du Regroupement innovant pour l'impression d'immeubles durables (RI³D-FRQNT) et Habitat pour l’humanité Québec (HHQ), chapeauté par le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, peut ainsi franchir une étape importante dans ses recherches visant à concevoir une méthodologie de construction d’immeubles en modules préfabriqués à l’aide d’imprimantes 3D de grande envergure. De plus, cette méthode de construction serait adaptée au climat québécois.

RI³D-FRQNT pourra tester son concept dans un environnement pratique avec des matériaux à base de béton nouveau genre qui dégage moins de GES. L’équipe de chercheurs pourra aussi voir comment la construction de leur bâtiment durable se concilie avec les différents corps de métier nécessaires comme la plomberie et l’électricité.

Croquis d'une vue en plan de l'intérieur d'un mur imprimé en 3D. Photo: RI³D-FRQNT

« Pour aller de l’avant avec la prochaine phase, le RI³D-FRQNT était à la recherche d’un partenaire municipal afin d’obtenir un terrain pour y implanter le prototype fonctionnel qui consiste en l’enveloppe du bâtiment », a expliqué David Laliberté, instigateur du groupe de recherche, et enseignant au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue.

« Lorsque David nous a approchés, nous avons pris soin de lui répondre rapidement et de démontrer clairement notre intérêt, car autant sur notre territoire qu’ailleurs au Québec, le besoin en logement est criant », a renchérit Sébastien D’Astous, maire d’Amos.

Le terrain choisi est situé dans le nouveau développement à l’est de la ville d’Amos. Une fois le cadastre complété, HHQ, qui est membre du consortium de recherche, deviendra propriétaire du terrain. L’organisme à but non lucratif a d’ailleurs pour mission d'aider les familles québécoises aux revenus modestes à accéder à la propriété.

« La participation d’Habitat pour l’humanité Québec est primordiale pour le projet puisqu’elle fait la différence entre construire une enveloppe de bâtiment et construire un vrai bâtiment ; entre faire de la recherche pour les résultats scientifiques uniquement et faire de la recherche appliquée et qui a un impact direct sur la vie des familles », ajoute David Laliberté.

« En participant au projet, Habitat pour l’humanité Québec mettra en place deux unités de logement qui seront vendues à deux familles. Seuls 30 % de leur hypothèque seront contractés auprès d’une institution financière alors que les 70 % restants le seront auprès d’HHQ. Cette dernière portion sera sans intérêts et les paiements effectués par ces familles n’excéderont pas 30 % de leurs revenus.  Si nous nous sommes engagés dès le début dans ce projet, c’est parce que nous y voyons le possible développement d’un mode de construction que nous pourrons reproduire ailleurs, permettant à davantage de familles d’acquérir une propriété à des conditions avantageuses », a également expliqué Shirlane Day, directrice générale de l’organisme Habitat pour l’humanité. 

Les recherches de RI³D-FRQNT ont pu débuter il y a un peu plus d’un an, quand le regroupement a été financé par le Fonds de recherches du Québec Nature et Technologie, pour une subvention de 300 000 $ par année pendant trois ans.

En plus du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, quatre autres cégeps, six centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT), deux universités et trois partenaires du milieu composent le regroupement.

Exemple de conception d'un mur multicouches à l'aide d'une imprimante 3D. Photo: Université de Sherbrooke