Vendredi, 11 octobre 2024

La FÉE s'offre une fête à son image

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Joanie Duval
Joanie Duval
Journaliste
La FÉE a annoncé sa programmation 10e anniversaire hier à la P'tite bouteille à Amos.
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(Avec la collaboration d'Anthony Paquette.)

C’était déjà connu que Vulgaires Machins et Souldia se joignaient à la fête pour les 10 ans de la FÉE de l’Abitibi-Témiscamingue, qui a annoncé hier le reste de sa programmation où on observe un retour aux sources et à l’âme du festival.

Parti de rien, avec quelques passionnées pour le démarrer, le festival amossois est devenu un incontournable en région pour la culture musicale émergente. Une grande fierté pour la FÉE, c’est qu’elle se soit fait connaître graduellement à travers les années, malgré les détours, les changements et les difficultés.

« On a eu beaucoup de questionnements. On a changé de date, changé de lieu, on a essayé des affaires, mais malgré tout à chaque année il y a toujours plus d’adeptes. On additionne les commanditaires qui veulent se joindre à l’aventure, on additionne les festivaliers, les bénévoles et on renouvelle le comité, même si l’implication bénévole demeure quand-même difficile, mais quand-même les gens sont là », a souligné Mathieu Proulx, président du comité organisateur de la FÉE.

« De pouvoir juste exister à Amos, d’offrir un événement différent, underground, un événement de découvertes musicales pour les mélomanes. De pouvoir continuer à faire ça depuis 10 ans, malgré les difficultés qu’on a rencontrées, la pandémie, tout ça. On est encore là, on se bat. Ce n’est pas facile, mais à chaque année on a toujours un peu plus de facilité donc c’est pour ça qu’on continue », a-t-il ajouté confiant.

 Pas de compétition, mais plus de choix

La FÉE ne voit pas les autres festivals comme des compétiteurs mais plutôt comme des offres complémentaires pour les festivaliers, qui semblent vouloir un plus grand choix de propositions émergentes.

« Faut pas se voir comme de la compétition. H2O a son côté bien à lui, d’événement d’envergure avec des artistes populaires qui rejoignent une très grande frange de la population et c’est parfait. Nous, on a cette mission-là de faire découvrir des artistes, d’aller ailleurs. Je pense qu’on ne se pile pas sur les pieds à Amos. On est juste pas le même niveau de festival, ça en prend de toutes sortes, comme le FRIMAT à Val-d’Or, le FME à Rouyn. Puis nous autres la FÉE à Amos, on essaie de marcher dans leurs traces. Eux aussi, ils ont parti ça de zéro puis ils sont devenus grands. Ça démontre que la place pour ces festivals là elle est réelle. Les gens ont besoin de découvrir des artistes, d’avoir une ambiance peut-être un peu plus de proximité. C’est peut-être ça qui nous différencie. On a un contact avec l’artiste, qui est peut-être moins connu, mais on est très proche, on peut le toucher littéralement », a précisé Mathieu.

Coups de cœur 2024

La programmation des 10 ans de la FÉE fera place comme toujours a des artistes émergents comme le trio féminin irrévérencieux Blondes Naturelles.

« Je suis très content de présenter Blondes Naturelles le jeudi, un band que peut-être beaucoup de gens n’auront jamais entendu parler, mais qu’on s’est fait proposer. Elles ont gagné la Première Place des arts à Montréal. C’est vraiment cool, c’est trois filles qui font de l’humour caustique à la Mononc’ Serge, à la Pépé et sa guitare. Ça va être vraiment rafraîchissant de voir ça, d’entendre ça, de faire découvrir ça », s’est réjoui le président de la FÉE, tout en soulignant le retour attendu d’un groupe abitibien sur la scène. « C’est sûr que je peux pas passer à côté du retour de Lubik. Que le chanteur Alex Pic m’approche puis me disent qu’il a vraiment le goût de participer à votre événement, qu’il va parler à son groupe, ça c’est vraiment gratifiant. Tout a fonctionné, donc on est vraiment content de ça. »

« C’est les 10 ans, donc là d’avoir l’artiste hip hop au top de la vague en ce moment, Souldia, le groupe mythique québécois punk rock qu’on a tous écouté dans notre adolescence, Vulgaires Machins, je dois dire que c’est assez magique comme programmation. Je pense que ça rejoint la population aussi, parce que notre pré-vente nous donne des bons indices là-dessus », a-t-il continué.

Retour au Sout et aux sources

La FÉE a entendu la demande générale et elle est de retour au stationnement souterrain de la ruelle Arcand à Amos, communément appelé le Sout.

« Ça l’apporte beaucoup de logistique. On va travailler fort, on aura besoin de bénévoles. D’ailleurs, suivez-nous sur Facebook, si ça vous tente de nous aider en échange de quelques consommations et de quelques billets. C’est sûr que ça, c’est un gros changement mais c’est une demande des festivaliers. À chaque année, on l’entendait très fort. Ça faisait partie de nos engagements, on voulait le faire dès qu’on pouvait, puis le timing 2024 était bon. Surtout avec le changement de dates et avec les deux artistes majeurs qu’on présente, bien on n’avait pas le choix de présenter ça dans un lieu un peu plus grand, un peu plus extérieur. C’est carrément l’âme de la Fée, le Sout. Au départ, on faisait des shows là, dans notre tête c’était un lieu comme un autre mais finalement c’est notre signature. Fallait y revenir », a déclaré Mathieu Proulx.

Le festival déménage également ses 5 à 7 chez les voisins du Souterrain pour accomplir la mission de la FÉE d’envahir le centre-ville.

« On est bien contents de pouvoir s’associer à la P’tite Bouteille parce que c’est un lieu de culture, de rencontre, un lieu de spectacle. Présenter nos 5 à 7 là, juste à côté du sous-terrain, on va animer le centre-ville. Ça aussi c’est tellement dans l’âme du festival d’être urbain, d’être dans le centre-ville. Au Théâtre des Eskers, c’était le fun, la technique était bonne, le son était bon, mais ce n’était pas ça. La Fée c’est urbain davantage, on veut que le monde circule. Je me rappelle en 2019, la dernière édition au Souterrain, j’étais dans l’entrée et je voyais les gens arriver d’un peu partout, du parc de la cathédrale, du centre-ville, ça circulait. On avait eu une super grosse édition cette année-là avec Mononc’ Serge puis Orloge Simard. Ça amenait quelque chose au centre-ville, ça le rendait vivant. C’était un engagement qu’on avait comme festival, il faut que les gens fréquentent le centre-ville avant, pendant, après », a expliqué l’organisateur.

Le futur de la FÉE

Mathieu Proulx, artisan des premières heures de la FÉE, souhaite la voir évoluer encore et encore comme en témoigne les dernières publications de la page Facebook du festival qui ramènent à la mémoire les dix dernières années.

« Je souhaite que ça continue, qu’il y ait encore plein d’artistes qui percent, qui aient le goût de faire de la musique, de venir se faire connaître, que les gens aient le goût aussi d’écouter autre chose que ce que les radios nous proposent, qu’on ait le goût de découvrir. Puis de plus en plus, ce goût est là grâce aux plateformes numériques, les réseaux sociaux, les gens ont plus accès à plein d’affaires. L’accès à la découverte est plus facile et ça nous aide beaucoup. J’espère que ça va continuer à se développer toujours », a-t-il conclu.

La FÉE de l’Abitibi-Témiscamingue sera donc présente au centre-ville d’Amos du 20 au 22 juin prochains. Pour toutes les infos, consultez la page Facebook du festival.