La ville de Rouyn-Noranda a vu défiler de nombreux tracteurs et des camions-remorque cet après-midi. C’est maintenant sous le thème « Stop à l’agriculture sous pression ! » que les agriculteurs de la région manifestent. Actuellement, nous vivons une crise dans un contexte où les producteurs agricoles sont étouffés par la hausse des taux d’intérêt et l’inflation. Pour les 250 producteurs agricoles présents, les gouvernements n’en font pas assez pour les soutenir dans une époque où les changements climatiques évoluent.
Voici des chiffres qui peuvent intéresser : selon Agriculture et Agroalimentaire Canada, le revenu net des producteurs agricoles a chuté de 49,6 % en 2023 et devrait baisser à nouveau de 87 % en 2024. De plus, les aléas climatiques de l’été dernier et la difficulté à recevoir les indemnisations de l’assurance récolte ont mis en péril plusieurs entreprises agricoles.
« Nous demandons au gouvernement d’assurer la sécurité alimentaire du Québec en faisant de l’agriculture une priorité et en assouplissant le cadre règlementaire afin que les entreprises d’ici puissent être davantage compétitives avec leurs rivales qui n’ont pas les mêmes normes et qui pourtant vendent sur les mêmes tablettes », a indiqué le président de la Fédération de l’UPA d’Abitibi-Témiscamingue, Pascal Rheault.
Concrètement, voici les demandes urgentes, qui ne règleront pas tous les problèmes, mais qui soulageraient les entreprises :
• exiger des gouvernements qu’ils fassent de l’agriculture une priorité.
• indemniser adéquatement les producteurs et productrices agricoles pour les aléas climatiques de l’été 2023.
• mettre en place un bouclier financier agricole correspondant à 3 % d’intérêt sur trois ans (100 M$ par année, pendant trois ans).
• créer des programmes adaptés pour les régions.
• alléger les exigences règlementaires et la paperasse pour les producteurs.
« Chaque jour, les productrices et producteurs agricoles contribuent à un important projet de société, soit de nourrir les Québécoises et les Québécois, et ils contribuent au dynamisme économique de nos régions. Depuis quelques années, nous sonnons l’alarme sur la situation économique et financière des entreprises. Ils souhaitent être au cœur des discussions et des décisions ayant un impact sur leur avenir ainsi que sur celui de la relève. Cet avenir est plus fragilisé que jamais et il est plus que temps que des solutions porteuses et pérennes soient mises en œuvre. C’est l’assiette et le territoire des générations futures qui sont en jeu », a dit Martin Caron, président général de l’UPA.
Le potentiel agricole est immense dans la province. Dans la région, nous vivons sur l’une des plus grandes réserves de terres arables. Toutefois, les conditions économiques ne sont pas au rendez-vous. En gros, rien pour intéresser les agriculteurs de demain.
« La conséquence, c’est que les producteurs et productrices agricoles ont dû s’endetter dans les dernières années pour pouvoir continuer de nourrir le Québec. La dette agricole est passée de 12 G$ en 2012 à 27 G$ en 2022. Bien souvent, l’endettement a été créé pour pouvoir respecter de nouvelles normes sociales et environnementales. La hausse des taux d’intérêt fait donc particulièrement mal au secteur agricole », a indiqué Pascal Rheault, président de la Fédération de l’UPA d’Abitibi-Témiscamingue.