Tourisme Abitibi-Témiscamingue (TAT) et l’Association des pourvoiries de l’Abitibi-Témiscamingue (APAT) ont décidé d’unir leurs voix pour obtenir des améliorations dans le dossier de la chasse à l’orignal dans la région.
Les deux organismes demandent au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) d’améliorer les modalités de mise en valeur et de conservation de l’orignal.
Ils dénoncent notamment « la réglementation actuelle sur les chasseurs non-résidents est largement permissive, nuit à la relève québécoise et aux entreprises de pourvoirie, en plus d’être difficile à contrôler sur le terrain ».
Ils sont préoccupés par la situation des nouveaux chasseurs résidents qui aimeraient pratiquer cette activité, « mais doivent y renoncer parce que le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue est en grande partie occupé ».
Le cheptel d’orignaux de la région montrerait également « des problèmes au niveau de la reproductibilité et un débalancement du ratio mâles et femelles ».
« Je trouve scandaleux qu’encore aujourd’hui, le gouvernement du Québec se permette de donner notre ressource faunique à des non-résidents aux dépens de nos gens, de notre relève et de nos entreprises touristiques de pourvoirie, quand on sait que c’est nous, les contribuables québécois, qui payons la très large part pour l’administration de cette ressource », a déploré Émilien Larochelle, président du conseil d’administration de TAT.
TAT et l’APAT considèrent que le plan de gestion de l’orignal 2026 proposé par le ministère ne contient rien de valable pour mieux encadrer les chasseurs non-résidents à l’orignal.
Au Québec pour la chasse à l’orignal, l’Abitibi-Témiscamingue arrive au troisième rang quant au nombre de chasseurs résidents et au premier rang pour le nombre de chasseurs non-résidents. Il s’agit du tiers des chasseurs non-résidents à l’échelle provinciale.
« Plus de la moitié des chasseurs non-résidents chassent sur le territoire libre et dans les zecs du Témiscamingue. De cette façon, ils contribuent très peu aux coûts liés aux services de gestion et de conservation de la faune. Également, ils y récoltent plus d’orignaux que dans l’ensemble des entreprises touristiques de pourvoirie. Ces territoires leur permettent aussi de contourner plus facilement les règles toujours très permissives du Règlement sur l’encadrement de la chasse à l’orignal par les non-résidents, alors qu’en pourvoirie, il est très facile de contrôler les membres qui forment l’expédition de chasse », a indiqué le TAT.
TAT et l’APAT demandent donc de mettre en application dans le Plan de gestion de l’orignal 2026, une réglementation semblable à celle que l’Ontario a adopté depuis 2021.
Pour que le scénario soit plus équitable, ils souhaitent que tout non-résident qui veut chasser l’orignal au Québec sur le territoire libre soit tenu de le faire avec une pourvoirie, sauf quelques exceptions, par exemple s’il est accompagné d’un membre de sa famille immédiate, et que des mesures de contrôle de ces exceptions soient mise en place sur le terrain.
Les deux organismes demandent aussi que le nom de tous les membres d’une même expédition de chasse apparaisse sur le bulletin pour le tirage au sort, que le nombre de permis alloués par tirage au sort tienne compte des objectifs de densité dans la zone et que la modalité puisse être revue au besoin, et que les entreprises de pourvoirie qui opèrent sur le territoire libre et qui ont un historique d’accueil de chasseurs non-résidents à l’orignal puissent bénéficier d’un nombre de permis basé sur leur moyenne d’accueil de cette clientèle au cours des cinq dernières années.