École secondaire d'Amos: les parents ne veulent pas des nouvelles toilettes mixtes
Plusieurs parents d’élèves de l'école secondaire La Calypso à Amos manifestent leur mécontentement face à l’installation de blocs sanitaires mixtes dans l’établissement, allant jusqu’à démarrer une pétition.
La pétition déplore qu’il n’y ait pas eu de consultations avant l’installation de telles toilettes. « Nos enfants nous l'ont appris », peut-on y lire d’emblée.
« Plusieurs parents se sont plaints, faisant référence à l'histoire de l'école Iberville à Rouyn qui était dans la même situation l'an passé, et qui ont dû avorter leur projet en raison de l'objection des parents. La direction de l'école secondaire La Calypso elle, n'a montré aucune ouverture malgré le malaise des élèves, malgré le malaise des parents et, a maintenu son projet, disant qu'il avait été accepté et entamé », poursuit la pétition.
Les instigateurs de cette pétition demandent deux choses, soient de « permettre aux ados d'aller dans leurs salles de bain respectives (filles/garcons) sans vivre avec le malaise de croiser un étudiant du sexe opposé en sortant de la cabine » et de « retirer les caméras dans le bloc sanitaire afin de leur laisser leur entière intimité et leur enlever le malaise d'être filmé en entrant et sortant de leur cabine ».
Au moment d’écrire ces lignes, la pétition avaient recueilli plus de 350 signatures sur un objectif de 500.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux témoignages fusent en appui à la pétition.
Le CSS Harricana reste sur sa position
Le Centre de services scolaire (CSS) Harricana a rapidement fait état de la situation concernant cette pétition en envoyant un communiqué qui réitère sa position quant aux toilettes mixtes.
« Contrairement à certaines informations véhiculées, les blocs sanitaires sont composés de toilettes individuelles fermées et non de cloisons ouvertes. Ces installations ont été pensées pour offrir intimité et sécurité à tous les élèves », a affirmé le CSS Harricana.
Il est ajouté dans le communiqué que « les caméras de surveillance, installées dans les aires communes, contribuent à assurer la sécurité des lieux, comme c’est le cas ailleurs dans l’école ».
Le gouvernement québécois avait émis une directive au printemps dernier interdisant ces toilettes mixtes mais en précisant que celles dont la construction était déjà avancée pouvaient aller de l’avant.
« En avril 2024, une directive du ministre de l’Éducation sur les toilettes genrées a été émise. Cependant, les travaux pour ces blocs sanitaires étaient déjà bien avancés, dépassant le seuil de 30 % de conception, ce qui les place parmi les exceptions à cette directive. Le projet a été présenté et approuvé conformément à la Loi sur l’instruction publique lors d’une réunion du conseil d’établissement tenue le 24 octobre 2023. Par ailleurs, depuis 2021, le pavillon La Forêt dispose de vestiaires mixtes, utilisés tant par les élèves que par le public, sans qu’aucun incident n’ait été signalé. Ces espaces sont également encadrés par des caméras de surveillance et une supervision du personnel, garantissant un environnement sécuritaire », a déclaré le CSS Harricana.
Selon les plans d'architectes du projet que le CSS Harricana a remis à MédiAT, la date inscrite à la suite de la mention « Pour construction » est le 2 avril 2024.
La direction du CSS Harricana a refusé de donner plus de commentaires et a indiqué qu’elle se limiterait à ce communiqué. Il a donc été impossible d'éclaircir les raisons du CSS Harricana d'aller de l'avant avec ces installations.
En effet, dans une entrevue accordée à Radio-Canada au mois d’août 2023, dans le cadre d’une situation semblable à l’école secondaire d’Iberville de Rouyn-Noranda, le directeur général du CSS Harricana Yannick Roy avaient indiqué « que les blocs sanitaires ne sont pas visés par des travaux prochainement ».
« Ce n’est pas une tendance ou une obligation d’aller vers ça dans les prochaines années. Nous, on l’a fait récemment avec le vestiaire multiusage quand on a refait la piscine et l’ensemble des vestiaires. Ça fait déjà deux ans. On expérimente », avait-il précisé.