Dimanche, 11 mai 2025

Radi, maître des soirées d’humour abitibiennes

Publié:
Samuel Larochelle
Samuel Larochelle
Journaliste
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Depuis plus de deux ans, Radi multiplie les séjours en région avec des humoristes de tous les horizons. Français d’origine et Québécois d’adoption, il s’arrête chaque mois à Rouyn-Noranda, Amos et Val-d’Or pour vous faire rire. Alors qu’il s’apprête à revenir au Cabaret de la dernière chance (11 mai), au Courant Alternatif (12 mai) et au Prospecteur (13 mai), il est temps de mieux le découvrir. 

Tu prépares ta 7e virée d’humour en région. Explique-nous la genèse du projet.

J’ai commencé en Abitibi il y a deux ans et demi, mais les soirées existaient déjà. La run était organisée par Pascal Cameron à l’époque. Avec la pandémie, tout a arrêté. Quand on a décidé de la relancer, Pascal était trop occupé et il m’a proposé de prendre le relais. Maintenant, on va à Rouyn, Amos et Val-d’Or. À partir d’août prochain, on va aussi aller quelques fois à Malartic.

Qu’est-ce que ça implique comme organisation?

D’abord, l’aspect artistique avec le temps qu’on passe sur scène et le temps consacré à écrire des blagues : en plus des interactions avec le public, il faut que je présente du nouveau matériel chaque mois. Je n’écris pas des blagues pour chaque ville, encore que parfois, l’actualité va coller plus à certains endroits qu’à d’autres.

Il y a aussi l’aspect production.

Oui, je dois trouver des humoristes capables de faire 30, 45 ou 60 minutes. Ce n’est pas facile. On veut des artistes avec de l’expérience, mais ils sont souvent occupés. Pour venir quelques jours en Abitibi, quand ce n’est pas leur show solo, c’est tout un travail. Ensuite, il faut prévoir la logistique : la route et l’hébergement. Une semaine par mois, pendant presque une semaine, je me dédie au show en Abitibi.

Comment fais-tu la sélection des humoristes?

On veut faire découvrir aux gens d’Abitibi de nouveaux visages. Présenter de l’humour d’horizons différents. Penser à la diversité. Les têtes d’affiche viennent dans les grandes salles de la région avec leurs shows solo, mais l’aspect comédie club qu’on retrouve à Montréal et un peu à Québec, on le retrouve moins en région, sauf avec ce type de soirée. On veut que les billets se vendent, alors on cherche aussi des gens avec un bon following. Sans oublier les liens d’amitiés que j’ai créés avec des humoristes : on va passer plusieurs jours ensemble, donc je veux qu’on s’entende bien.

Présentes-nous ceux de cette semaine.

C’est la deuxième fois en deux ans et demi qu’on produit un show solo : Seb Ouellet qui commence à poper fort sur les réseaux sociaux avec ses capsules sur TikTok et Facebook. C’est un humour qui va parler aux Abitibiens. Il lance sa tournée de rodage. Je lui ai proposé d’assurer sa première partie. Ça fait longtemps que je n’ai pas fait de numéros classiques, en plus de mon animation. Plus tard, en juin, on va accueillir Alex Bisaillon et l’humoriste local Steven Mantha en première partie.

À quoi ressemble ton parcours?

Je suis né en 1980 dans le nord de la France, à la frontière avec la Belgique. L’humour a toujours fait partie de ma vie à l’école et dans ma famille : j’avais sans cesse la volonté de faire des blagues. Un jour, j’ai pensé que ça pourrait devenir un métier. Jeune adulte, je suis allé à Paris, parce que c’est là que ça se passe. J’ai fait ça de 1999 à 2006. Puis, j’ai eu des enfants et j’ai complètement arrêté ce métier durant 15 ans, avant d’y revenir en déménageant à Montréal.

Qu’est-ce qui t’a poussé à déménager au Québec en 2020?

Je suis venu seul, sans ma famille, à deux jours du début de la pandémie… Avant de traverser l’océan, j’habitais en Pologne où je faisais des affaires. Une rupture m’a fait prendre conscience de ce que je voulais faire dans ma vie : l’humour. J’ai hésité entre l’idée de reprendre à Paris dans des lieux où j’avais déjà joué avec des humoristes qui sont devenus des stars ou me rendre au meilleur endroit pour apprendre le stand up. Montréal m’est apparue comme une évidence.

Quelles vedettes françaises as-tu côtoyées?

J’ai commencé dans un petit café-théâtre avec Kyan Khojandi qui a fait les capsules Bref. Il était très content que je reprenne l’humour. Thomas Ngigol qui est dans la série Empathie avec Florence Longpré et qui est une immense vedette de l’humour en France. Et plusieurs autres gros noms qui sont peu connus au Québec.

Tu rodes présentement ton premier one man show. Prévois-tu le présenter en Abitibi?

Oui, quand il sera prêt. J’aimerais terminer la run de soirées d’humour abitibiennes et donner le relais à un ou une humoriste qui va s’occuper de ce bébé comme je m’en suis occupé durant des années. Je veux présenter mon show rodé, presque en première médiatique en Abitibi. Et j’aimerais participer au Festival d’humour de l’Abitibi-Témiscamingue.

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