Les feux de forêt qui ont ravagé le Nord-du-Québec et une partie de l’Abitibi-Témiscamingue en 2023 expliquent l’abondance de longicornes noirs aperçus actuellement.

Mardi 8 juillet, les photos et story instagram déferlent sur les réseaux sociaux. Le centre-ville d’Amos semble carrément envahi par le longicorne, ou barbeau, comme plusieurs les appellent.

En entrevue dans Les matins avec Bruno sur Radio Boréale, l’entomologiste et fondateur du Labyrinthe des insectes, Tommy St-Laurent, explique que les feux de forêt de 2023 ont un lien étroit avec la présence de la bestiole.

« Le longicorne est un coléoptère actif dans la fertilisation des sols, a-t-il expliqué d’entrée de jeu. Il adore le bois pourri (…) Grâce à ses grandes antennes, il peut y pondre ses œufs et les larves permettent d’accélérer la décomposition du bois mort.» Toujours selon lui, le coléoptère a un stade de développement d’environ deux ans. Il semble donc normal de voir augmenter leur présence cette année. 

L’entomologiste ne s’attend pas à une  augmentation croissante comme on a pu voir pour la livrée des forêts. (les chenilles) «Ce sera entre autres bénéfique pour certaines sortes d’oiseaux comme le pic-bois qui vont profiter de l’abondance de larves dans les arbres pour se nourrir, a-t-il poursuivi. Ça devrait donc tranquillement se balancer. Les ornithologues pourraient même être heureux de voir plus de pics-bois autour d’eux.» 

Considérer les créatures vivantes 

L’auteur de ces lignes ne s’en cache pas, il n’apprécie pas particulièrement la présence de ces bestioles comme bon nombre de personnes d’ailleurs. Là-dessus, Tommy St-Laurent relativise. 

« Pour moi, il suffit d’abord d’apprendre à les considérer au même titre que n’importe quel être vivant, a-t-il conseillé. S’ils se posent sur vous, ce n’est que parce qu’ils sont curieux et sont attirés par les odeurs. Pour eux, vous êtes un peu comme une fleur, un élément à découvrir.» 

Il ajoute que tuer « gratuitement » n’est pas la meilleure solution. « On ne tue pas quelque chose seulement pour des considérations de beauté, a-t-il déclaré. S’ils atterrissent sur vous, simplement les balayer doucement du revers de la main. Ne les prenez pas par les antennes. Pour eux, c’est comme un nez. Pas certain que vous aimeriez vous faire prendre par le nez.» 

Tommy St-Laurent est le fondateur du Labyrinthe des insectes qui permet aux gens d’apprendre à démystifier les petites bestioles qui nous entourent. Il est ouvert actuellement du mardi au samedi de 9h30 à 12h et de 13h30 à 16h. Les gens peuvent s’y rendre directement. Pour plus d’informations, visitez le labyrithedesinsectes.com