Le volet féminin du Tour de l’Abitibi s’est achevé avec éclat, laissant derrière lui un vent de renouveau pour le cyclisme. Cette première édition a été marquée par des performances impressionnantes, une détermination farouche et un esprit sportif indéniable. Les cyclistes ont prouvé qu’elles méritent pleinement leur place dans ce sport exigeant. Retour sur une aventure en quatre étapes intenses.

Une grande première : l’émotion au départ

Le vendredi 11 juillet, à Amos, la fébrilité était palpable. Pour la toute première fois, les femmes prenaient le départ du Tour de l’Abitibi Glencore, une avancée majeure tant pour les participantes que pour l’organisation.

« Nous espérons inspirer d’autres événements et amorcer une nouvelle ère pour le cyclisme féminin », a déclaré Mélanie Rocher, présidente du Tour.

La Norvégienne Marte Dolven s’est illustrée dès cette première étape, décrochant le maillot brun de meneuse après un parcours de 91,5 km reliant Amos à Val-d’Or. Elle a été suivie de près par la Québécoise Abigael Fortier et la Canadienne Clémence Cousineau.

« Être sur le premier podium du Tour est un honneur pour moi », a partagé Abigael, rayonnante après sa performance.

Par ailleurs, la Française Zoé Bihan a été récompensée du maillot bleu de meilleure recrue, tandis que sa compatriote Justine Baud s’est emparée du maillot à pois. Clémence Cousineau, de son côté, a remporté le maillot orange du classement par points.

Étape 2 : les forêts abitibiennes comme théâtre de la rivalité

Le samedi, la compétition s’est poursuivie entre Senneterre et Val-d’Or. La Norvégienne Oda Aune Gissner a dominé cette deuxième étape, franchissant la ligne d’arrivée cinq secondes avant sa coéquipière Dolven. La dynamique Abigaël Fortier a complété le podium.

L’Abitibienne Frédérique Rondeau s’est illustrée en lançant une échappée audacieuse au 45e kilomètre. Au classement général, Dolven consolide son avance au temps alors que Zoé Bihan conserve son maillot bleu.

Zoé, rayonnante, remporte également le maillot orange du cumul des points et le maillot de grimpeuse :

« C’est incroyable d’être ici avec une équipe aussi soudée. On s’amuse énormément tout en livrant une belle performance. »

Étape urbaine à Val-d’Or : le Canada en force

Lors de la troisième journée, le peloton s’est attaqué aux rues de Val-d’Or sur un circuit de 93 kilomètres. La Canadienne Raphaëlle Houde a triomphé, suivie de sa compatriote Élodie Malois. La tenace Marte Dolven a une fois de plus gravi les marches du podium.

Une chute en début de course n’a pas empêché le peloton de rester groupé jusqu’au 35e kilomètre. À ce moment, Élodie Malois s’est élancée en solo, creusant une avance décisive. Elle repart avec les maillots de meneuse et de meilleure recrue, tandis que Dolven conserve les titres de meilleure grimpeuse et sprinteuse.

« Plus le Tour avance, mieux je me sens. J’ai un bon pressentiment pour la dernière course », confie Élodie.

Le contre-la-montre décisif : une performance magistrale

Dimanche, l’ultime épreuve consistait en un contre-la-montre de 9,3 km. La championne norvégienne Oda Aune Gissinger n’a laissé aucune chance à ses adversaires : elle boucle le parcours 29 secondes avant ses plus proches poursuivantes, les Canadiennes Elly Moore et Eve Buczkowski.

Cette performance exceptionnelle permet à Gissinger de revêtir le maillot brun de meneuse, devançant ses concurrentes de 16 secondes.

« Participer à une course de cette envergure en tant que fille, c’est une chance unique. En Norvège, les filles de mon âge sont rares dans ce sport. C’est une expérience incroyable », a-t-elle déclaré avec émotion.

Marte Dolven termine le Tour en conservant ses maillots de grimpeuse et sprinteuse, tandis qu’Élodie Malois est sacrée meilleure recrue.

Une aventure inoubliable pour toutes ces jeunes athlètes, marquée par la passion, la persévérance et un profond respect du sport. Grâce à l’organisation exemplaire du Tour de l’Abitibi Glencore, ce premier chapitre du cyclisme féminin en Abitibi restera gravé dans les mémoires. L’avenir s’annonce prometteur… et le volet masculin prend désormais le relais.

Crédit Photo couverture : André Trudeau

Crédit photos : Nomade production