L'immigration doit faire partie de la solution face à la baisse démographique


Un regroupement d’acteurs de l’Abitibi-Témiscamingue, dont les chambres de commerce, demande au gouvernement de tenir compte davantage des réalités de la région en matière d’immigration. Pour eux, la démographie en baisse demande une attention particulière pour répondre aux besoins de main-d’œuvre sur notre territoire.
À l’automne 2025, une consultation sur la planification pluriannuelle en matière d’immmigration 2026-2029 s’amorcera.
Alors que l’Institut de la Statistique du Québec prévoit une baisse de 7% de la population régionale d’ici 2051, des acteurs régionaux formés de l’ensemble des Chambres de commerce de la région, d’Attractivité Abitibi-Témiscamingue et du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, notamment, ont déposé un mémoire et ciblent quatre recommandations principales.
Quatre recommandations clés
D’abord, on demande une planification différenciée des seuils d’immigration selon les besoins réels des régions, pas de mur-à-mur. On demande également des projets pilotes pour favoriser une immigration économique régionale mieux arrimée aux dynamiques locales. Un soutien accru en accueil, francisation et en enracinement est recommandé ainsi qu’une meilleure cohérence entre les politiques d’immigration, d’éducation et d’emploi.
« L’enjeu démographique en Abitibi-Témiscamingue est structurel : il touche notre vitalité économique, sociale et communautaire, a déclaré le président d’Attractivité Abitibi-Témiscamingue, Sylvain Blais. L’avenir de notre région repose sur notre capacité à attirer, former, accueillir et enraciner les talents d’ici et d’ailleurs. C’est pourquoi nous portons, devant la Commission en audiences publiques, la voix unie de l’Abitibi-Témiscamingue afin que l’immigration devienne un pilier assumé et planifié de notre développement collectif.»
«L’Abitibi-Témiscamingue est une région d’adoption incomparable, a complété la présidente de la Chambre de commerce et d’industrie d’Abitibi-Ouest, Valérie Charrois. Il est impératif que nos nouveaux arrivants puissent demeurer dans leur terre d’accueil. Notre reconnaissance en tant que partenaire est primordial afin que chaque immigrant puisse continuer de se réaliser pleinement et participer à notre économie.»
Garder la clientèle étudiante
On cible particulièrement les étudiants qui se déplacent dans nos établissements de formation professionnelle, collégial et universitaire. Pour eux, il est nécessaire de les soutenir pour demeurer sur notre territoire après leur parcours.
« L’immigration n’est pas un enjeu secondaire pour notre région, c’est un pilier de notre vitalité économique, sociale et éducative, a pour sa part mentionné, le directeur général du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, Dany Mercier. Chaque année, des étudiantes et étudiants venus de l’international choisissent l’Abitibi-Témiscamingue pour se former, s’intégrer et contribuer activement à la vie de nos communautés. »
Pour lui, il faut donc éviter de restreindre leurs parcours ou limiter leur enracinement durable. Cela n’a pour effet que de fragiliser les établissements d’enseignement, mais aussi l’ensemble du tissu économique et social de la région.
«Nous devons miser sur une approche différenciée et adaptée aux réalités régionales, où l’éducation joue un rôle stratégique dans l’attraction, l’intégration et la rétention des talents,» a-t-il complété.
Pour conclure, le regroupement estime que la régionalisation de l’immigration doit se faire avec une véritable territorialisation. On souhaite une gestion concertée, décentralisée et pilotée en partie par les milieux locaux. Ils espèrent pouvoir être entendus le 16 septembre prochain lors des audiences de la Commission des relations avec les citoyens.