Le député d’Abitibi-Est, Pierre Dufour a été exclu du caucus de la Coalition avenir Québec par le Premier ministre, François Legault qui pourrait devenir dès la semaine prochaine notre ministre régional.

« Nous avons beaucoup de travail devant nous pour livrer les changements attendus par les Québécois. L'équipe gouvernementale est et doit rester unie. Comme premier ministre et chef de parti, je prends les décisions qui s'imposent pour maintenir cette cohésion et pour que nous soyons à la hauteur des attentes des Québécois », a-t-il déclaré par voie de communiqué. 

Jeudi dernier, en entrevue avec Médiat.ca, M. Dufour a soulevé des doutes quant à sa présence à la rentrée parlementaire le 30 septembre prochain. 

Le député espérait une nomination, de lui ou un de ses collègues de la région, au conseil des ministres. Il menaçait alors de ne pas demeurer avec le gouvernement si aucun ministre régional n’était nommé.

 Il n’avait alors pas non plus fermé la porte à une candidature à la mairie de Val-d’Or. Selon nos informations, plus tôt cet été, M. Dufour avait  confirmé au directeur du cabinet du Premier ministre, Martin Koskinen, son intention  de compléter son mandat de député.  En entrevue à Midi info sur Ici Première, il a fermé la porte d’une candidature comme maire à 99%. « Il faudrait voir si c’est acceptable pour les citoyens que je laisse mon poste de député », a-t-il précisé. 

Des réactions sur la même longueur d'onde

Les réactions en région n'ont pas tardé. La Conférence des préfets de l'Abitibi-Témiscmamingue via une publication sur Facebook s'est dite très déçue de la décision du Premier ministre. «.. Nos citoyennes et citoyens ont élu des députés pour les représenter à Québec et quand ceux-ci se lèvent pour défendre nos intérêts, ils se font rabrouer, a-t-on déploré. Le Premier ministre se défend de maintenir une cohésion et être à la hauteur des attentes des Québécois, mais force est d'admettre que cette cohésion n'inclut pas les régions.»

La Chambre de commerce de Val-d'Or a suivi dans le même sens. «La région a besoin d'un représentant autour de la table des décisions provinciales, a-t-on exprimé. Le message envoyé par Pierre Dufour est celui des acteurs locaux qui veulent être entendus.»

«Depuis 2022, L'Abitibi-Témiscamingue n'a plus de voix autour de la table décisionnelle, a pour sa part déclaré le président de la Chambre de commerce et d'industrie d'Amos-Harricana, Claude Balleux. Cette absence est inacceptable  pour une région qui contribue  largement à la prospérité du Québec.»

François Legault ministre de l'Abitibi-Témiscamingue ?

Un ballon d'essai a été lancé dans l'hebdomadaire Le Citoyen à l'effet que le Premier ministre lui-même pourrait devenir le ministre responsable de la région. Bien que cela n'a pas été confirmé, plusieurs ont fait remarquer qu'encore une fois, la personne choisie, malgré qu'elle soit Premier ministre, ne vient pas d’ici et n'habite pas dans la région. 

Le Premier ministre fera son remaniement ministériel cette semaine.