François Legault assermenté comme ministre responsable de l'Abitibi-Témiscamingue


Dès les débuts du remaniement, le Premier ministre, François Legault, a prêté serment comme ministre responsable de l'Abitibi-Témiscamingue.
Le Premier ministre a présenté lors d'un discours d'une vingtaine de minutes les quatre champs d'action sur lesquels il entend travailler.
- Économie et portefeuille : Protéger le pouvoir d'achat, créer des emplois dans toutes les régions, soutenir les entreprises redessiner l'avenir économique du Québec
- Efficacité : Faire le ménage dans la bureaucratie et rendre l'État plus simple
- Sécurité : Agir pour protéger les Québécois
- Identité : Protéger notre langue, la culture et l'identité nationale
«Depuis octobre 2018, le monde a profondément changé, a déclaré le Premier ministre lors de son discours de remaniement. On a traversé des crises, pandémie, explosion du coût de la vie, de l'immigration et l'arrivée de Donald Trump. Le système dans lequel évolue a atteint ses limites.» Dans ce contexte, M. Legault veut redessiner l'économie du Québec. Une nouvelle vision économique sera présentée d'ici quelques semaines.
Le Premier ministre veut aussi agir sur le pouvoir d'achat des Québécois. «Il faut regarder toutes les façons possible de soulager le portefeuille des québécois malgré le déficit», a-t-il indiqué.
M. Legault entend également faire un traitement choc dans la bureaucratie Québécoise. «Chaque ministère doit faire le ménage dans sa bureaucratie», a-t-il souhaité. C'est la nouvelle présidente du Conseil du Trésor, France-Élaine Duranceau qu'il a baptisé Cruella, qui en sera responsable.
Notons que le Premier ministre n'a pas fait de clin d'oeil à son rôle de ministre de l'Abitibi-Témiscamingue dans son discours. Nous avons adressé une demande d'entrevue à son attachée de presse.
Des réactions en région
Les réactions n'ont pas tardé. La Conférence des préfets a rappelé qu'elle demandait à être représenté au Conseil des ministres par un élu de la région. Ainsi, les Élus se tourneront directement vers le Premier ministre pour les enjeux de la région soient entendus.
« Avoir le premier ministre comme ministre régional est symbolique, mais il est certain que notre volonté était d’avoir un ministre de chez nous, enraciné, qui vit nos réalités et nos défis. Voyons la présence politique que le premier ministre pourra accorder à l’Abitibi-Témiscamingue et si au-delà d’être entendus, nous pouvons être compris. » a déclaré le président de la Conférence des préfets de l'Abitibi-Témiscamingue, Jaclin Bégin.
Pour sa part, la Chambre de commerce et d'industrie de Rouyn-Noranda a accueilli avec ouverture la nomination de M. Legault. La Chambre a tenu à rappeler que plusieurs dossiers ont été portés à l'attention du gouvernement, mais que peu ont obtenu des réponses concrètes.
«Nous reconnaissons que la nomination du premier ministre comme ministre responsable de notre région est un geste d’importance. Nous sommes confiants que cette nomination sera suivie d’actions tangibles et rapides. Nous souhaitons rencontrer M. Legault rapidement pour lui présenter à la fois les défis pressants et les nombreuses opportunités qui s’offrent à l’Abitibi-Témiscamingue. Nous espérons que cette responsabilité se traduira par un engagement ferme à travailler avec nous et à placer notre région au centre des priorités provinciales », a affirmé le président de la CCIRN, Stephan Brown.
Du côté du Parti Québécois, le député, Pascal Bérubé, a affirmé que le pouvoir ne devrait pas être à L'Assomption ou Trois-Rivières, mais plutôt dans les villes de l'Abitibi-Témiscamingue. « La décision du premier ministre en 2022 était décevante et elle était insultante en 2023. En 2025, elle est inexplicable », a-t-il ajouté Pour M. Bérubé, la région ayant élu trois caquistes se retrouvent encore sous la tutelle d'un député de l'extérieur et encore plus occupé que Jean Boulet par exemple.
« Le bureau de comté du premier ministre se trouve au mieux à six heures de route, si vous êtes chanceux… Je trouve que ça n’a pas de sens pour les organismes, les entreprises et les municipalités, qui s’attendaient à une oreille attentive de la CAQ et qui se demandent avec raison pourquoi l’une ou l’un de leurs élus n’est pas assez bon pour s’asseoir à la table des ministres, c’est difficile à justifier », pense le député de Matane-Matapédia.
Des fuites nombreuses
Les fuites médiatiques quant au remaniement ministériel ont confirmé rapidement que ni la députée d’Abitibi-Ouest, Suzanne Blais, ni le député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Daniel Bernard, n'allaient faire leur entrée au conseil des ministres. Ce dernier, Daniel Bernard, a confirmé, quelques minutes avant le début de la cérémonie, la nomination de François Legault comme ministre responsable de l'Abitibi-Témiscamingue. «À un an des prochaines élections ça va être bon pour nous de travailler avec le cabinet du Premier ministre pour faire avancer les dossiers», a-t-il déclaré.
Plusieurs dossiers ont manqué d'attention de la part du gouvernement ces dernières années. On peut penser aux Espace Bleus et le Vieux-Palais à Amos, le bloc opératoire et l'urgence d'Amos, les rénovations à l'hôpital de Rouyn-Noranda et les émanations d'arsenic de la Fonderie Horne par exemple.
M. Legault pourrait être tenté de faire des annonces importantes concernant les projets miniers en lien avec les minéraux stratégiques pour faire oublier l’échec de Northvolt entre autres. À Amos et Launay, on attend toujours la confirmation du bloc énergétique essentiel au projet de nickel Dumont pour aller de l’avant.
Les intervenants régionaux, notamment la Conférence des préfets, réclamaient à l’unisson une nomination régionale. Ils avaient appuyé le député, Pierre Dufour, ex-caquiste, lors de sa sortie, la semaine dernière, pour une meilleure représentation régionale au sein du conseil des ministres.
Voici la composition du cabinet :
- Sonia Lebel, ministre de l’Éducation
- Martine Biron, ministre de l’Enseignement supérieur
- Jonathan Julien, ministre des Transports et responsable de la Capitale-Nationale
- Ian Lafrenière, ministre de la Sécurité publique et des Relations avec les Premières nations
- Caroline Proulx, ministre des Aînés
- Geneviève Guilbault, ministre des Affaires municipales
- Bernard Drainville, ministre de l’Environnement
- Donald Martel, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation
- Jean-François Simard, ministre des Forêts et des Ressources naturelles
- Pascale Déry, ministre de l'Emploi
- Katéri Champagne-Jourdain, ministre de la Famille
- Amélie Dionne, ministre du Tourisme
- Samuel Poulin ministre responsable de la Jeunesse ministre délégué à l'Économie et Petites moyennes entreprises
- Simon Jolin-Barette,
- Éric Girard, ministre délégué au Développement économique régional
- Isabelle Charest, ministre du Sport, du Loisir, et du Plein air
- Christopher Skeete, ministre des Relations internationales et de la Francophonie
- Chantale Rouleau, ministre de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire
- Benoit Charette, ministre des Infrastructures
Plusieurs figures importantes du cabinet de François Legault ne bougent pas de chaise. C’est le cas de Christian Dubé à la santé, Lionel Carmant aux services sociaux, Éric Girard aux finances, Jean-François Roberge à l’immigration, francisation, langue française, Mathieu Lacombe à la culture, Christine Fréchette à l’économie et l’énergie, Jean Boulet au travail et Gilles Bélanger à la cybersécurité et numérique.