Vendredi, 10 octobre 2025

Vente de l'école : Launay déçue par le Centre de service scolaire

Publié:
Mathieu Proulx
Mathieu Proulx
MédiAT
Claudette Laroche, mairesse de Launay PHOTO : Mathieu Proulx
Partager cet article

La municipalité de Launay s’est dite déçue de la décision du Centre de services scolaire Harricana (CSSH)de vendre l’école du village. La mairesse, Claudette Laroche, déplore particulièrement de n’avoir bénéficié d’aucun délai pour informer son conseil municipal avant que l’avis de vente n’apparaisse sur les réseaux sociaux.

Un délai promis, mais non respecté

La veille de la publication sur Facebook, Mme Laroche avait rencontré les autorités du CSSH afin de discuter du dossier. Selon elle, un délai raisonnable lui avait alors été promis.
« On m’a informée de la décision et on m’a assuré que nous aurions le temps d’aviser notre conseil et les citoyens, a-t-elle raconté. Le lendemain, vers 8 h, c’était déjà publié sur les réseaux sociaux. »

La mairesse précise qu’une lettre destinée aux citoyens a été reçue par la suite et qu’un courriel a été envoyé aux directeurs généraux de la MRC avant même que son propre conseil municipal n’ait été informé. « On considère que ce n’était pas une bonne façon de faire », a-t-elle ajouté.

La municipalité remet aussi en question la gestion du dossier. Elle rappelle qu’une étude de vétusté réalisée en 2022 faisait état de problèmes structuraux, mais que cette information n’a été communiquée qu’en 2024, lors de l’annonce de la fermeture de l’école. « Des actions réelles et concrètes auraient pu être prises entre 2022 et 2024 », déplore-t-on dans un communiqué.

Un enjeu pour l’avenir de Launay

La décision du CSSH fait suite à celle du ministère de l’Éducation, qui a choisi de ne pas rebâtir l’école de Launay. « Pour des municipalités comme la nôtre, une école est essentielle pour attirer et retenir les familles sur le territoire », a souligné Mme Laroche.

La municipalité considère que la fermeture et la mise en vente de l’établissement représentent un enjeu majeur pour son avenir, d’autant plus que le territoire est en plein développement et accueillera bientôt l’une des plus grandes mines à ciel ouvert du pays.

Des places disponibles, mais pour combien de temps ?

Le CSSH a indiqué que 58 places demeuraient libres dans les écoles environnantes, justifiant ainsi la fermeture de l’école de Launay. Mme Laroche doute toutefois que ces places restent vacantes longtemps : « Le projet minier de Dumont touchera aussi Guyenne et Trécesson. Pour ma part, les places vont être comblées rapidement avec ce projet-là. Il ne faudrait pas tarder pour envisager la reconstruction de l’école de Launay. »

Mme Laroche affirme attendre les informations officielles concernant une éventuelle acquisition du bâtiment par la municipalité. Avec la campagne électorale qui s’amorce, ce dossier deviendra un enjeu important pour le prochain conseil municipal.

Une 3e demande de reconstruction possible

Dans un communiqué diffusé vendredi, le CSSH a justifié sa décision par des coûts d’entretien jugés trop élevés, évalués à 35 000 $ par année. « Cette décision, bien que difficile, est prise puisque le bâtiment est inutilisable par le milieu scolaire et que sa reconstruction est peu probable d’ici dix ans », a-t-on affirmé.

Dans un deuxième communication en réaction à la sortie de la municipalité, Le CSSH précise avoir d’abord offert l’immeuble à la municipalité et soutient avoir respecté les processus de consultation prévus par la Loi sur l’instruction publique. L’organisme rappelle qu’une troisième demande de reconstruction pourra être déposée si la population du secteur ouest venait à croître.

L’école Sainte-Thérèse de Launay a été fermée en raison de défectuosités majeures. Le projet de reconstruction n’a pas été retenu au Plan québécois des infrastructures 2025-2035. En attendant, les élèves de Launay sont répartis entre les écoles de Berry et de Trécesson.