Vendredi, 10 octobre 2025

La Marche de la Vérité et de la Réconciliation à Senneterre : Un Instant Chargé d'Émotions et de Mémoire

Publié:
Christian Péloquin
Christian Péloquin
MédiAT
Partager cet article

Le mardi 30 septembre a marqué la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, un moment solennel de mémoire, de respect et de recueillement. À Senneterre, cet événement a rassemblé plus de 80 personnes, Autochtones et Allochtones, unies dans une marche empreinte de dignité organisée par le Centre autochtone de Senneterre.

Les participants étaient vêtus de la couleur orange, un symbole puissant de la perte profonde de culture, de langue, de liberté et d'estime de soi subie par des milliers d'enfants autochtones dans le système des pensionnats. Ce cortège, mené avec douceur, a permis à la communauté de se plonger dans le souvenir, reconnaissant l'histoire tragique qui a marqué des générations.

Honorer la Mémoire et Poursuivre la Réconciliation

Cette journée nationale est essentielle pour rendre hommage aux enfants qui ne sont jamais revenus de ces institutions, aux survivants des pensionnats et à l'impact durable sur leurs familles et communautés. La commémoration publique de cette douloureuse histoire et de ses séquelles est un élément fondamental du processus de réconciliation au Canada.

Des Témoignages Poignants : La Voix des Survivants et des Descendants

La marche a été suivie d'une série de témoignages poignants qui ont mis des mots sur l'indicible :

  • Oscar Kistabish, lui-même survivant qui a passé plusieurs années au pensionnat avec ses frères, a souligné l'urgence pour les peuples autochtones de se réapproprier leur culture et leur langue, piliers essentiels de leur identité.
  • Elizabeth Mianscum a témoigné de la trahison de confiance vécue, rappelant que les pensionnats étaient censés prendre soin des enfants. Elle a révélé les maltraitances et abus subis, illustrant la déshumanisation par l'exemple de ceux qui n'avaient plus de nom, mais un simple numéro, comme « 99 ».
  • Chantale Wabanonik a partagé les tourments persistants de sa mère, dont la souffrance vécue au pensionnat l'a suivie toute sa vie, menant à des sentiments d'abandon et à un manque d'amour. Ces douleurs témoignent des blessures psychologiques qui ont marqué un peuple sur plusieurs générations.

Pour conclure l'événement, Nathalie Crépeau Wiscuti a mis l'accent sur les Appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation, ainsi que sur les valeurs des Sept Grands-Pères (ou des Sept Enseignements Sacrés), offrant une perspective d'espoir et un chemin à suivre.

L'organisation de l'événement tient à exprimer sa gratitude : Megwetch aux entreprises et aux commerces pour leur soutien essentiel ! Un grand merci également aux citoyens, y compris ceux venus de l'extérieur, qui se sont déplacés pour honorer cet événement significatif.

Crédit photo : Centre autochtone de Senneterre