UPA : Protéger le territoire et soutenir les agriculteurs avant tout
 
                            
                             
                                                Le président de l’UPA en Abitibi-Témiscamingue, Pascal Rheault a placé la protection du territoire et des cours d’eau en tête des priorités pour son nouveau mandat à la tête du syndicat agricole. Il demande également au gouvernement d’ajuster les programmes d’aide aux besoins réels des agriculteurs.
Mathieu Proulx, MédiAT - Initiative de journalisme local (IJL)
À l’occasion de son assemblée générale annuelle le 28 octobre, le président réélu de l’UPA, Pascal Rheault, a tenu un point de presse pour faire le point sur la situation des agriculteurs au Québec et dans la région. Il était accompagné de la vice-présidente nationale, Stéphanie Levasseur.
Investir de la bonne façon
Pour Pascal Rheault il faut poursuivre le travail pour le drainage et le chaulage des terres. Alors qu’on pourrait penser que le dossier du drainage est l’histoire du passé, M. Rheault rappelle que seulement 20% des terres régionale sont drainées.
Selon lui, il est aussi important de se montrer créatif comme dans le dossier de l’abattage du bétail. Si le commerce inter-province pourrait rendre finalement possible l’accès aux abattoirs de l’Ontario et diminuer les coûts de transport, il faut aussi peut-être alléger les règles pour permettre l’abattage à la ferme et dans les abattoirs de proximité par exemple.
La protection du territoire et des cours d’eau sont deux éléments importants. L’ancien maire de Sainte-Gertrude-de-Manneville souhaite l’appui et la collaboration des municipalités à ce niveau. «Il faut absolument entretenir nos cours d’eau et les berges, a-t-il précisé. On voit aussi beaucoup de terres changées de vocation. Il faut garder une priorité là-dessus. Le potentiel est énorme, mais les terres sont jeunes. Il faut les entretenir et investir pour les rendre encore plus productives.»
Revenu total agricole déficitaire
En tant qu’invitée d’honneur de la 57e AGA de l’UPA de l’Abitibi-Témiscamingue, la vice-présidente nationale, Stéphanie Levasseur, a rappelé que le gouvernement a un rattrapage certain à faire pour l’investissement en agriculture. « Les gouvernements à travers le monde consacrent en moyenne 2% de leurs dépenses à leur agriculture, a-t-elle affirmé. Les soutiens québécois et canadiens ne dépassent pas 1%.»
Elle partage des chiffres alarmants quant au revenu net total du secteur agricole. En 2021, l’agriculture se situait à 1,2G$ alors qu’en 2024, le revenu net total a atteint seulement 29M$. «Les prévisions sont encore plus alarmantes pour 2025 alors qu’on prévoit un déficit de -128M$ au niveau du revenu total» , a poursuivi la vice-présidente.
Toujours selon Mme Levasseur, les changements climatiques amènent également des événements de plus en plus intenses et répétées. Entre les sécheresses et les inondations en passant par les feux de forêt, il devient urgent de repenser les programmes et les adapter aux réalités d’aujourd’hui.
L'optimisme toujours au rendez-vous
Malgré des difficultés qui s’enchaînement et des chiffres inquiétants, M. Rheault sent toujours le feu sacré de la part des producteurs agricoles sur le terrain. «… sauf qu’un moment donné, ils doivent se sentir appuyés, a-t-il mentionné. Lorsqu’il y a des coups durs comme en ce moment, c’est important de sentir que nos gouvernements sont présents et qu’ils nous appuient.»
Pascal Rheault deviendra officiellement un retraité de la politique municipale dès le 2 novembre. En effet, il n’a pas présenté sa candidature pour la présente élection. Il espère maintenant compléter le travail amorcé comme représentants des agriculteurs de la région.