Produits forestiers Arbec a annoncé la mise à pied d'une centaine d'employés de son usine d'Amos pour une durée indéterminée. Par voie de communiqué, l'entreprise explique cette décision par la baisse de la demande et des prix. 

L'arrêt temporaire débutera à partir du 20 décembre. Produits forestiers Arbec assurent que l'usine ne sera pas démantelée et que les installations seront «maintenues, entretenues et sécurisées.» Cette annonce fait suite à l'annonce de la fermeture temporaire en août dernier qui s'était prolongée jusqu'au 13 octobre.

«La baisse de la demande, la pression à la baisse sur les prix et un coup de fibre moins favorable affectent actuellement la compétitivité de l’usine d’Amos, a-t-on expliqué dans un communiqué. Dans ce contexte, la suspension des opérations est nécessaire afin de protéger la viabilité à long terme de l’entreprise et de préserver la flexibilité requise pour envisager un éventuel redémarrage lorsque les conditions du marché seront plus favorables.»

« Nous sommes pleinement conscients des impacts de cette décision sur nos employés, leurs familles et la communauté,  a déclaré le président et chef de la direction de Produits Forestiers Arbec inc, Pierre Janelle. C’est une mesure difficile, mais nécessaire pour protéger la pérennité de nos opérations. Nous remercions nos employés, nos partenaires et la communauté d’Amos pour leur compréhension et leur soutien en cette période d’incertitude. »

Réactions locales

En entrevue, le maire d'Amos, Sébastien D’Astous se montre réaliste face à l’arrêt temporaire de la production de panneaux OSB. «Les marchés ne sont tout simplement plus là en ce moment, a-t-il expliqué. L’usine doit freiner sa production parce que la demande n’y est pas. C’est un dur coup avant les Fêtes, et on n’a pas encore de date pour une éventuelle réouverture. »

M. D'Astous rappelle que l’usine écoule une partie de ses panneaux en Ontario, mais surtout aux États-Unis — un marché marqué par l’incertitude, les tarifs et la baisse des mises en chantier. « C’est rassurant de voir qu’on veut maintenir les emplois, mais on va avoir besoin de beaucoup plus de stabilité dans le commerce international. »

Besoin de stabilité et de prévisibilité

Celui qui siège sur la table national sur la forêt de l'Union des municipalités du Québec (UMQ) croit que les gouvernements doivent poursuivre leur soutien à la filière forestière qui est intégrée d’un bout à l’autre. Il rappelle toutefois que lorsqu'un seul maillon connait des difficultés, c'est toute la chaîne qui écope . « Il faut continuer d’améliorer le soutien aux usines pour améliorer leur productivité et favoriser la prévisibilité et la stabilité», a-t-il poursuivi. 

Le président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Amos-Harricana, Claude Balleux, a réagi en dirigeant d’abord ses pensées envers les travailleurs et les familles qui seront touchés directement par cette fermeture indéterminée. 

«La forêt fait partie de notre ADN»

Pour lui, il est clair que la perte de près de 100 emplois aura un impact certain sur le milieu. Indirectement, des dizaines de PME locales et régionales seront touchées par cette fermeture.

«Tout ça met clairement en évidence tous les défis auxquels l’industrie forestière est confrontée, a -t-il poursuivi (…) Clairement, les attentes sont élevées envers les instances gouvernementales qui ne semblent pas toujours avoir la forêt comme priorité d’action. Il faut continuer de soutenir cette industrie qui historiquement est dans notre ADN économique. L’industrie a le vent dans la face actuellement.»

Le député d’Abitibi-Témiscamingue, Sébastien Lemire, a réagi ce matin à la Chambre des communes. Pour lui, cette annonce est un impact direct de l’inaction du gouvernement pour soutenir réellement la filière forestière. « Il n’y a rien pour stimuler ou relancer l’industrie forestière», a critiqué celui qui votera contre le budget Champagne.  

99 employés sont touchés par ce licenciement collectif. Les installations de Produits forestiers Arbec en Mauricie et au Nouveau-Brunswick ne sont pas touchés par cette mesure. 

L'entreprise assure vouloir maintenir une communication transparente avec ses employés, partenaires d'affaires et la communauté amossoise pour les développements futurs.