Ce que j’aurais aimé savoir à 20 ans sur l’argent, c’est l’intitulé d'une conférence qui s’est déroulée le 28 octobre à Toronto dans le cadre du premier Sommet francophone de la finance et de l’investissement (SFFI), lequel s'est tenu pendant deux jours sous l'égide du Club canadien de Toronto.
Soufiane Chakkouche, l-express.ca – IJL
À la barre, deux panélistes qui n’ont pas été avares de conseils aux jeunes, présents en bon nombre pour l’occasion.
Comment gérer un premier salaire sans tomber dans le piège du surendettement? Comment épargner d’une manière intelligente et investir tout aussi intelligemment? Autant de pratiques utiles dans l’impitoyable monde de la finance qu’il vaut mieux connaître dès son jeune âge.
Optimiser ses finances
L’une des règles d’or dans ce domaine est l’optimisation de ses finances, à savoir maximiser ses revenus et minimiser ses dépenses. Plus facile à dire qu’à faire!
«C’est certain que ce n’est pas facile pour un jeune d’optimiser ses finances aujourd’hui. Cependant, je lui conseille d’avoir un emploi stable et essayer de tirer un revenu complémentaire de sa passion s'il en a une, comme enseigner la guitare ou le piano. Ce sont des sources de revenus créatifs», préconise au micro de l-express.ca Simon Bélanger, coanimateur du balado à succès Canadian Investor Podcast.
En ce qui concerne les dépenses, il s’agit également d’un art subtil, celui de distinguer les besoins des désirs, selon l'influenceur. «De nombreux produits et services que les réseaux sociaux tentent de nous vendre ne nous procurent pas de bonheur. Il est donc important d’être capable de les détecter et de les éviter. J’ai par exemple un iPhone 13 qui marche encore bien, est-ce que j’ai besoin d’un iPhone 17? Non.»
Une question d’équilibre
Néanmoins, s’il est plus que préférable de surveiller ses dépenses, cela ne veut pas dire qu’il faut se priver en menant une politique d’austérité s’agissant des finances personnelles, surtout lorsqu’on a 20 printemps.
«Beaucoup de conseils financiers sont liés à cet aspect austère de la vie. Ne pas sortir, ne pas s’amuser… tout faire pour épargner, à un moment donné, cela va à l’encontre du sens de la vie. C’est important pour un jeune de trouver un équilibre et mettre en place des stratégies adaptées à ses besoins, sans oublier de profiter de la vie parce qu’elle est courte», constate Yerro Gassama, gestionnaire des programmes athlétiques et du service à la clientèle au campus Glendon de l’Université York.
Et Simon Bélanger de confirmer: «On a qu’une seule vie et on a tous une date d’expiration, c’est pour cela que c’est important de pouvoir créer un équilibre entre se faire plaisir aujourd’hui et épargner pour demain. Ce sont des compromis à faire.»
Être ouvert d’esprit
Par ailleurs, cet équilibre ne semble être atteignable qu’avec une certaine tolérance et une curiosité intellectuelle.
«Il n’est pas nécessaire de faire de grandes études pour être un bon investisseur. Par contre, il faut être doté d’un esprit curieux et ouvert. Je sais que ce n’est pas facile aujourd’hui parce que les gens sont de plus en plus polarisés, mais être ouvert d’esprit est extrêmement important dans la vie en général et dans le domaine de l’investissement en particulier», prescrit Simon Bélanger.
Cela dit, être ouvert d’esprit n’est pas synonyme de tout absorber comme une éponge neuve, car, d’après Yerro Gassama, l’ignorance peut s’avérer quelque peu bénéfique, surtout quand on veut se jeter à l’eau trouble de l’océan de l’investissement.
«Je rencontre beaucoup d’étudiants qui ne savent pas par où commencer ou qui ont peur de le faire. Ils ont accumulé beaucoup d’informations et ont de l’appréhension. Je pense que, quand on n’a pas trop d’informations, on ne sait pas ce qu’on rate et donc on a moins peur. Cela procure un espace de liberté mentale.»
Toutefois, Yerro Gassama encourage vivement les jeunes, une fois le pied à l’étrier, de s’informer et de rester à la page pour choisir la meilleure théorie qui s’applique à soi, et ce afin de mieux gérer son argent.
Le spectre de la précarité
Ainsi, en appliquant de tels conseils, l’étudiant a plus de chance d’échapper au spectre de la précarité.
Pour rappel, selon une enquête publiée en mars dernier par Abacus Data pour l’Alliance canadienne des associations étudiantes, 40% des étudiants ont sauté des repas pour économiser, 24% ont eu des difficultés à payer leur loyer, et beaucoup se sont retrouvés sans abri et/ou ont eu recours aux banques alimentaires.