L’Institut national des mines du Québec recommande de mieux préparer les élèves inscrits au DEP en conduite de machinerie de traitement du minerai aux exigences des mines de lithium et de graphite.  Une série de recommandations découlant d’un imposant travail de recherche et d’analyse sera transmise à la ministre de l’Éducation, Sonia Lebel dès 2026.

Mathieu Proulx, MédiAT - Initiative de journalisme local (IJL)

La course aux minéraux critiques et stratégiques (MCS) amène beaucoup de changements dans l’industrie minière notamment au point de vue de la formation. Dans cette optique, l’Institut national des mines du Québec (INMQ) a procédé à l’analyse du programme diplôme d’études professionnelles (DEP) en conduite de machines de traitement du minerai.

Ce programme est offert dans les Centres de formation professionnelle de Val-d’Or et de la Baie-James. Le programme n’a pas été mis à jour depuis 2004. L’INMQ croit qu’avec le dépôt de son rapport, la mise à jour va permettre de mieux tenir compte des nouvelles réalités.

« Veiller à ce que les programmes d'études soient en cohérence avec les besoins de formation et de compétences des mines de lithium et de graphite est essentiel à la réussite économique du Québec, a affirmé la présidente-directrice générale de l’INMQ, Christine Duchesneau. La réalisation de ce rapport a été rendue possible grâce à la collaboration des entreprises de l'industrie minière qui sont actives dans le domaine des MCS ainsi qu'à la contribution proactive des centres de formation professionnelle du Québec impliqués dans le projet. »

Le ministre des Ressources naturelles, Jean-François Simard, a quant lui rappelé l’importance d’une main-d’œuvre qualifiée pour les projets de minéraux critiques et stratégiques. «Avec l'implantation de nouvelles technologies dans le secteur minier, les programmes d'études doivent être adaptés aux besoins et aux moyens de l'industrie, a déclaré le ministre dans un communiqué.  C'est par le développement des compétences pour assurer la relève que nous poursuivrons notre engagement à consolider l'expertise reconnue du Québec et à offrir des perspectives de carrière stimulantes avec des emplois bien rémunérés. »

Priorité sur le lithium et le graphite

L’INMQ a mis l’accent sur le lithium et le graphite, puisque davantage de projets existent et sont rendus à des stades avancés de leur développement. Le programme de recherche se poursuivra également. Un exercice semblable sera effectué au collégial et la Technique minérale – Spécialisation minéralurgie.

S’ajuster aux nouvelles réalités

Selon le conseiller à l’innovation et à la recherche à l’INMQ, Nicholas Théroux, cette première phase d’analyse a permis de confirmer que le programme estt en bonne partie conforme aux attentes et aux besoins de l’industrie, mais qu’il y a tout de même des éléments importants à ajuster.

« On a pu constater que la grande majorité des besoins sont répondus, mais des ajustements pouvaient être apportés pour être encore plus en adéquation avec les besoins de l’industrie minière, a affirmé Nicholas Théroux. On parle notamment du rehaussement des compétences en ce qui concerne les instruments d’automatisation et de numérisation. On recommande également un ajustement du programme pour permettre aux étudiants d’être plus à l’aise avec les procédés de flottation, un procédé stratégique pour le traitement du minera de lithium et de graphite.»

Avec le développement des projets de minéraux critiques et stratégiques qui s’accélère, il devient nécessaire d’apporter des ajustements au programme en conduite de machines de traitement du minerai. «La formation actuelle présente l’opération de la machinerie, mais avec l’augmentation du nombre de projets en minéraux critiques et stratégiques, on propose un renforcement de cet enseignement », a complété M. Théroux.

14 recommandations

Une série de recommandations sera donc transmise à la ministre de l’Éducation, Sonia Lebel. Par exemple, on recommande que le programme s’assure que les personnes apprenantes comprennent bien les critères de qualités visés par les usines de traitement du lithium ou de graphite, leurs éléments constitutifs et leur importance dans la rentabilité de l’usine.

On souhaite aussi que le programme habilite les étudiants à s’approprier rapidement et efficacement les modes de fonctionnement des équipements les plus stratégiques du procédé de flottation.

On veut aussi que les élèves connaissent la nature et le rôle des produits réactifs requis pour le procédé de flottation du lithium et du graphite en plus de savoir les manipuler de manière sécuritaire.

L’INMQ recommande également un changement de nom du programme pour « Opération de traitement de minerai » qu’elle juge plus représentatif plutôt que «Conduite de machinerie de traitement du minerai.» Le rapport d’une cinquantaine de pages est disponible sur le site web de l’INMQ.