Le maire d’Amos, Sébastien D’Astous est réélu pour un cinquième mandat à titre de préfet de la MRC d’Abitibi. Le maire de La Corne, Éric Comeau devient Préfet adjoint.

Mathieu Proulx, MédiAT - Initiative de journalisme local

Le Préfet réélu, Sébastien d’Astous s’est dit d’abord très heureux de constater la confiance renouvelée de ses collègues maires et mairesses.

 « On a beaucoup de nouveaux visages autour de la table. Il faudra donc leur donner le temps de prendre conscience et leur rôle et de leur implication auprès de la MRC, a-t-il mentionné. À court terme, c’était important pour nous de maintenir les fonds d’investissements et poursuivre notre support pour la mission du CLD.» Tous ces programmes ont été reconduits dans le nouveau budget (Voir plus bas)

Collaboration et partage des ressources

Le préfet réélu mentionne que de grands projets et des enjeux importants se pointeront le bout du nez. «C’est difficile pour le monde municipal, la relation avec Québec également, mais je suis quand  même rassuré qu’on ait une belle structure de travail pour travailler pour nos citoyens.»

L’un des enjeux importants sera les collaborations intermunicipales. Plusieurs maires élus et sortants ont évoqué lors de la campagne électorale que les regroupements pour offrir des services localement seront désormais essentiels. «Je suis toujours pour les collaborations, a simplement ajouté le préfet. Il faut que ce soit gagnant-gagnant.» 

Déjà, dans son budget adopté le 26 novembre, un nouveau Fonds a été créé pour défrayer les coûts reliés aux services de désincarcération sur le territoire. 

«Le service était évidemment déjà offert à tous, mais on a choisi de créer un fonds pour uniformiser le processus de facturation, a expliqué M. D’Astous. En le provisionnant, on s’assure d’une équité entre les municipalités. On sait très bien que les personnes qui ont besoin des pinces ne viennent pas nécessairement du territoire de la municipalité où l’accident a eu lieu.» 

 Budget de 6,7M$

Le nouveau budget totalisant 6,7 M$ pour l’année 2026. Le dossier du transport collectif apparaît comme une nouvelle priorité pour les maires alors qu’un montant de 200 00$ apparaît pour cet enjeu de développement territorial.

Le budget de 6,7 M$ représente une hausse de 3,2% par rapport à l’année précédente. De ce montant, 1,5 M$ provient des quotes-parts des municipalité. Le reste provient des transferts gouvernementaux ainsi que de l’affectation des surplus accumulés de 651 596$

Selon un communiqué de la MRC d’Abitibi, les quotes-parts augmentent de 4,5%. Ce rehaussement par la création d’un nouveau Fonds Frais de désincarcération qui a été mis en place en 2025 pour couvrir les frais de ce type d’intervention. Chaque année on prévoira 200 000$ dans ce fonds. 

Parmi les autres faits saillants, plus de 443 000$ sont injectés pour les fonds locaux dédiés à la culturel, au tourisme et aux projets structurants. 630 000$  seront consacrés pour le financement des activités du Centre local de développement Abitibi. 

Avec les difficultés vécues par le milieu forestier, le préfet rappelle que les portes du CLD sont toujours ouvertes pour les PME de cette filière.

On provisionne également 200 000$ pour d’éventuels travaux de mise à niveau du bâtiment de la MRC d’Abitibi à la suite d’un audit technique. «La bâtisse a besoin d’amour et donc, il va falloir mettre de l’argent pour ça », a-t-il expliqué. 

Éric Comeau, préfet adjoint

Toujours dans la MRC d’Abitibi, si le Préfet demeure le même, quelques nouveaux visages apparaîtront autour de la table du comité administratif de la MRC d’Abitibi. 

Le maire de La Corne, Éric Comeau représentera les municipalités de la Zone 1.  (Landrienne – Saint-Marc-de-Figuery – La Corne) Il a également été nommé officiellement Préfet suppléant succédant à l’ancien maire de Landrienne, Guy Baril. 

La Zone 2 ( Berry-Launay-Saint-Dominique-du-Rosaire et Trécesson) sera représentée par le maire réélu à Berry, Jules Grondin. 

Les municipalités de la zone 3 (La Motte – Preissac – Sainte-Gertrude – Saint-Mathieu) seront quant à eux représentés par la nouvelle mairesse de Preissac, Manon Viens. 

Josseline Lepage, mairesse de Barraute, complète son mandat comme représentante de la zone 4 (Barraute – Champneuf – La Morandière) tandis que le conseiller, Pierre Deshaies est le représentant de la Ville d’Amos. 

Un vétéran de la Conférence des préfets

Régionalement, M. D’Astous figurera parmi les vétérans de la Conférences des Préfets de l’Abitibi-Témiscamingue, avec Jaclin Bégin de l’Abitibi-Ouest. Trois nouvelles recrues – Nathaly-Ann Pelchat, mairesse de Senneterre, Gilles Chapadeau, maire de Rouyn-Noranda et Martin Lefebvre du Témiscamingue – seront autour de cette table régionale. 

« Au fil des dernières années, je crois qu’on a réussi à créer une unicité régionale, s’est-il réjoui. On a amené tous les dossiers qu’on pouvait travailler régionalement en laissant ceux plus locaux de manière à éviter les guerres intestines locales. On a toujours fait front commun solidement pour la région et j’espère que ce sera la volonté des nouveaux préfets.»  

L’étude sur le déficit d’investissements et d’infrastructures devrait être au cœur des doléances régionales. « On essaie de se prendre en main et de démontrer le déficit avec des données probantes, a poursuivi M. D’Astous. On ne sait plus comment le dire, on ne sait plus où cogner, mais au final, il faut rappeler que nous ne sommes pas une région de seconde zone. On devrait avoir les mêmes services qu’ailleurs.» 

Il réagissait ainsi à la déclaration du ministre des Infrastructures, Benoit Charrette, à l’effet que la région ne représentait que 1,7%  de la population et donc que 2% des investissements du Programme Québécois d’infrastructures (PQI) étaient suffisants.

M. Charrette répondait alors au plaidoyer de son ex collègue de la CAQ et député d’Abitibi-Est, Pierre Dufour, qui rappelait que l’Abitibi-Témiscamingue ne comptait que 3G$ dans le PQI comparativement à  7G$ pour les Laurentides.