Seuils en immigration : Une coalition demande une vraie régionalisation de l'immigration
Le comité régional en immigration comprend la décision de réduire les seuils en immigration, mais rappelle que la région a des besoins énormes en main-d’œuvre. Le regroupe demande une approche territoriale afin de ne pas nuire à la vitalité économique de l’Abitibi-Témiscamingue et tiendra à cet effet une mobilisation stratégique le 17 novembre.
Mathieu Proulx, MédiAT - Initiative de journalisme local (IJL)
Présentée par le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, la baisse du seuil d’immigration permanente a été fixée à 60 000 cette année et 45 000 pour les années 2026 à 2029. Cela a fait grandement réagir les intervenants régionaux.
Au niveau des travailleurs étrangers temporaires, le gouvernement prévoit réduire à 65 000 le nombre d’admissions d’ici 2029 et à 110 000 le nombre d’étudiants étrangers.
Le regroupement souhaite un plan territorial
Pour le regroupement formé de divers groupes socio-économiques, le plan présenté par le gouvernement du Québec ne reflète pas les réalités vécues sur le terrain. Il se désole que les recommandations formulées par la région lors des consultations n’aient pas été tenues en compte.
Le groupe comprend la nécessité d’équilibrer les besoins socio-économiques et la capacité d’accueil. Ils réitèrent que la planification doit s’appuyer sur les réalités territoriales. On veut ainsi préserver la vitalité des régions comme l’Abitibi-Témiscamingue.
« L’Abitibi-Témiscamingue parle aujourd’hui d’une seule voix, a affirmé le président d’Attractivité Abitibi-Témiscamingue, Sylvain Blais. Nos entreprises, nos institutions et nos municipalités démontrent déjà qu’il est possible d’accueillir, d’intégrer et d’enraciner des personnes immigrantes avec succès. Ce qu’il nous faut maintenant, c’est une gouvernance et un cadre provincial qui reconnaissent cette capacité régionale d’agir.»
La Conférence des préfets de l’Abitibi-Témiscamingue a joint sa voix à celles des partenaires de développement régional peu de temps après la sortie du regroupement.
Mobilisation le 17 novembre
Le regroupement annonce qu’une activité de mobilisation stratégique sera tenue le 17 novembre prochain. On souhaite ainsi se doter d’un plan et d’actions communes pour faire de l’immigration un levier réel de développement régional.
Dans un communiqué, le regroupement rappelle que l’Abitibi-Témiscamingue présente un taux de chômage près du 4% (parmi les plus faibles au Québec) et un fort taux de postes vacants. «La région vit une pression constante sur ses entreprises, institutions et municipalités », a-t-on rappelé.
Immigration territorialisée
«Dans ce nouveau contexte, les partenaires régionaux réaffirment que l’immigration demeure un levier crucial pour la vitalité démographique et économique de la région, a-t-on expliqué. … Elle doit être planifiée en concertation avec les territoires.» Les signataires souhaitent donc travailler avec le gouvernement pour déployer une immigration territorialisée adaptée aux réalités de chaque milieu.
L’Union des municipalités du Québec (UMQ) a émis des inquiétudes allant dans le même sens que la coalition régionale. Le président et maire de Mascouche, Guillaume Tremblay, croit également à l’importance de respecter les réalités des régions.
« Dans un contexte de vieillissement de la population et de pénurie de main-d’œuvre, réduire les seuils d’immigration sans les régionaliser revient à affaiblir les bases mêmes de notre vitalité collective », a-t-il déclaré dans un communiqué.
La coalition d’acteurs régionaux est formée des Chambres de commerce du territoire, Attractivité Abitibi-Témiscamingue, Tourisme Abitibi-Témiscamingue, Le Cégep et l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, la Corporation des concessionnaires automobiles du nord-ouest, la table métal de l’Abitibi-Témiscamingue et Expérience Québec