Dimanche, 7 décembre 2025

1er anniversaire de Santé Québec : Un triste événement pour la CSN

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Mathieu Proulx
Mathieu Proulx
MédiAT
Félix-Antoine Lafleur, président du Conseil centrale Abitibi-Témiscaingue-Nord-du-Québec - CSN, critique durement le bilan de Santé Québéc qui ne fait, selon lui, qu'éloigner les soins de santé et les investissements de notre région. Photo : Mathieu Proulx
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Le Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec – CSN a souligné avec ironie le 1er anniversaire de la nouvelle entité Santé Québec. Pour le syndicat et son président, Félix-Antoine Lafleur, la structure présente un bilan désastreux pour les soins de santé et les services sociaux causés par une centralisation encore plus marquée des décisions.

Pour ce faire, ils ont offert symboliquement un cadeau lors d'un rassemblement devant les locaux de Santé Québec, sur le Boulevard Forest, à Val-d'Or. Une trentaine de syndiqués, le mardi 2 décembre, y étaient pour appuyer leur président dans cette démarche. 

« Il faut célébrer, ironiquement, soulignons-le, que, depuis un an, l’ensemble des Québécois paient pour cette lubie du gouvernement en place de continuer d’enrichir le privé, a déclaré d’entrée de jeu, M. Lafleur. Santé Québec ouvre la porte au privé, centralise les décisions à Québec, loin des régions.»

Pour le président, Santé Québec ne fait qu’alourdir le déficit d’investissements en infrastructures de l’Abitibi-Témiscamingue. « Ça Ça veut aussi dire plusieurs millions de dollars dans les poches des agences de main-d’œuvre, des retards pour des centaines de rendez-vous, a-t-il poursuivi. Santé Québec éloigne la concrétisation du projet de l’hôpital d’Amos en refusant de s’engager formellement à investir.»  

Des CISSS à Santé Québec

Sous le précédent gouvernement, le gouvernement libéral de Philippe Couillard et son ministre de la Santé, Gaétan Barrette, avait aboli, non sans peine, les Centres de Santé et de Services sociaux (CSSS) et éliminé les conseils d’administration locaux. Le nombre de témoignages d’employés désorientés et démotivés avait alors explosé dans les médias traditionnels et sociaux.

« Nos Premiers ministres précédents, de grands comptables, qui font partie des plus riches, ont gouverné pour eux-mêmes, a critiqué le président de la CSN – CCATNQ. La CAQ, elle, a fait croire à l’ensemble de la population qu’elle allait gouverner pour le citoyen moyen, mais, dans la réalité, tout ce qu’elle fait, c’est de continuer à enrichir les plus riches au prix de la santé et de nos régions.» 

M. Lafleur s’enrage de constater que Santé Québec n’est qu’un autre moyen pour le gouvernement caquiste de diviser la population. « Ils se sont donné un outil pour se désengager de la gestion du réseau de la santé, pour faire passer ses positions sur une entité administrative au lieu de prendre ses responsabilités.» 

L’APTS  critique le bilan de l’an 1

Dans une lettre ouverte, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la Santé et des Services sociaux (APTS) a également  souligné cet anniversaire de Santé Québec. 

«En créant cette nouvelle mégastructure bureaucratique, le ministre se dotait habilement d’un paravent derrière lequel il pouvait dorénavant se cacher afin d’effectuer ses basses œuvres, a-t-on critiqué dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien, Le Devoir. Négligeant de s’attaquer au manque criant de ressources et de mettre fin à la privatisation rampante, il poussait à l’extrême la logique mise en avant lors des dernières réformes, menant notre système de santé encore plus proche de l’implosion.» 

L’APTS s’est dite déçue, rappelant qu’au départ, la réforme avait été positionnée comme une façon de rendre les services de santé plus humains et performants. 

«Parmi les intentions avancées, on retrouve l’augmentation de la formation, la rétention du personnel, un recrutement important de nouvelles ressources, l’ajout de nouveaux lits dans le réseau et le virage massif vers les soins à domicile, a-t-on rappelé dans la lettre ouverte. Le ministre promet aussi de consulter davantage le terrain et les experts, évoque la nécessité de décentraliser le réseau et se défaire de la dépendance aux agences privées. Ces mesures ont-elles réellement été mises en place ?»