Vendredi, 12 décembre 2025

Déficit fiscal : Legault n’apprécie pas le concept

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Mathieu Proulx
Mathieu Proulx
MédiAT
Le Premier ministre, François Legault, a effectué sa deuxième visite en un peu plus de 2 mois comme ministre responsable de l'Abitibi-Témiscamingue. Photo :Mathieu Proulx
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Le Premier ministre du Québec et ministre responsable de l’Abitibi-Témiscamingue « n’apprécie pas beaucoup » le concept de déficit fiscal. Il remet ainsi en question l’étude réalisée par la firme Aviséo pour les Préfets de l’Abitibi-Témiscamingue et dévoilée au printemps 2025.

 « Quand  on regarde notre façon de fonctionner au Canada et au Québec, il y a un système de péréquation partout, a-t-il rétorqué après avoir été questionné par notre journaliste. On ne dit pas les régions riches ont de meilleurs services, les régions pauvres ont de moins bons services.» 

Le Premier ministre poursuit en expliquant que le gouvernement fait ce qu’il faut pour envoyer « assez d’argent » à toutes les régions pour avoir des « services comparables.»

Il donne l’exemple des primes supplémentaires pour le personnel en santé. «C’est correct comme ça parce que l’idée, c’est d’avoir des services comparables en Abitibi-Témiscamingue comme ailleurs», a-t-il ajouté. 

« On va regarder ça »

M. Legault poursuit en admettant que « dans certains secteurs, comme les infrastructures et le logement» certaines disparités entre les régions peuvent exister «On va regarder ça avec ma petite équipe pour voir, a-t-il mentionné timidement. Toutes les régions nous disent qu’il y a du rattrapage à faire.  Est-ce qu’il y a plus de rattrapage qu’ailleurs ? Peut-être.»

Pourtant, l’étude réalisée pour le compte des Préfets de l’Abitibi-Témiscamingue était sans équivoque avec un déficit cumulé de près de 800M$. 

 « Je ne suis pas très surpris, a commenté le maire de Rouyn-Noranda, Gilles Chapadeau. Il nous avait déjà dit qu’il n’était pas d’accord avec le concept. Notre position est claire : nous avons un large déficit et ça se reflète sur nos services. L’étude le démontre très bien. On va continuer d’avancer.» 

Il y a quelques jours, à l'Assemblée nationale, le ministre des Infrastructures, Benoit Charrette, répondant à une question de l’ex-caquiste, Pierre Dufour, avait également mis en doute l’étude des Préfets mentionnant que l’Abitibi-Témiscamingue représentait moins de 2% de la population. 

 

Logements et foresterie 

Plus tôt ce matin-là, M. Legault a rencontré une douzaine de maires de l’Abitibi. Il allait faire de même, mais du côté du Témiscamingue après une visite à l’usine Ryam de Témiscaming. (Anciennement Tembec)

M. Legault raconte avoir eu de bonnes discussions en matière de logement. « Il y a des enjeux partout et je ne voudrais pas que l’on se prive de travailleurs parce qu’on manque d’endroits pour les loger, a partagé le ministre régional. J’ai donc offert mon aide pour travailler ensemble pour que le gouvernement du Québec puisse participer directement au financement pour la construction d’habitations. On a des emplois de qualité ici et on veut inviter les gens s’y s’installer.»

 

Ouvert à un délai pour la Fonderie Horne

Le Premier ministre a profité de son passage à Rouyn-Noranda pour rencontrer la direction de la Fonderie Horne. Il s’est dit ouvert à accorder un délai supplémentaire à Glencore pour atteindre la cible de 15 ng/m³. « On souhaite d’un côté un engagement de la compagnie à investir les sommes nécessaires, environ 300M$, dès maintenant, et de l’autre côté, ils nous demandent un délai de 18 mois. J’ai donc demandé à Gilles (Chapadeau) de voir avec son conseil municipal si la proposition est acceptable.»  

Le maire de Rouyn-Noranda s’est dit heureux qu’une rencontre ait eu lieu entre le Premier ministre et Glencore. « La proposition est sur la table. Je n’ai pas eu les détails de celle-ci, mais pour moi, l’important est que la proposition obtienne l’approbation de la Santé publique. C’est nécessaire pour moi.»  

 

Un compromis sur la norme de 3ng/m³

Le maire rappelle que les citoyens sont inquiets au sujet de l’avenir à court terme de l’usine. Il a d’ailleurs fait salle comble lors de la dernière séance du conseil. « Souhaitons que ces gens-là puissent être rassurés par le fait que le discussion ait reprise», a ajouté M. Chapadeau. 

Ni le Premier ministre, ni le maire ne se sont avancés, mais la question du 3 ng/m³ n’a pas été abordée. Glencore demande à ce que cet objectif soit retiré puisqu’elle est jugée inatteignable. 

«La compagnie a fait de grands pas dans les derniers mois, a souligné le maire de Rouyn-Noranda. Il en reste et à ce que j’ai compris, ils sont prêts à investir 300M$ pour s’améliorer. Le directeur nous a affirmé que la compagnie n’allait pas s’arrêter à 15 ng/m³. »  

La visite du Premier ministre a également permis de confirmer un projets de 32 logements pour aînés, un coût de 11,5M$, en partenariat avec l’Office municipale d’habitation de Rouyn-Noranda. « J’espère revenir très bientôt pour annoncer un autre projet parce que les besoins sont grands », a-t-il précisé. Des logements pour les familles sont également sur la table.  Ces projets ont pour objectif de répondre au besoin créé par le déménagement des maisons situées dans la zone tampon autour de l’usine.