Vendredi, 26 avril 2024

300 000$ pour soutenir la santé mentale des agriculteurs

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Mathieu Proulx
Mathieu Proulx
MédiAT
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La ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann a annoncé ce matin une enveloppe de 300 000$ à l’organisme Au coeur des familles agricoles pour mieux soutenir les efforts en santé mentale des agriculteurs québécois.

Selon un communiqué du gouvernement du Québec, cette aide financière permettra d’augmenter la présence sur le terrain. On augmentera le nombre d’heures de travail et d’interventions. On pourra aussi ajouter des travailleurs de rang (travailleur de rue dans le monde agricole) là où les besoins sont plus criants.

« Notre gouvernement place la santé mentale au cœur de ses priorités et nous avons le souci de tout mettre en œuvre afin de rejoindre les personnes qui sont plus vulnérables et de leur offrir l’accompagnement dont elles ont besoin, a déclaré la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann. Je tiens à souligner le travail extraordinaire des travailleurs de rang qui veillent au mieux-être des agriculteurs et de leurs proches.»

«Notre gouvernement place la santé mentale au cœur de ses priorités», Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux.

Une travailleuse de rang au Témiscamingue seulement

Le président de l’Union des producteurs agricoles en Abitibi-Témiscamingue (UPA), Pascal Rheault.
Photo : CourtoisieUPA AT

Pour le président de l’Union des producteurs agricoles de l’Abitibi-Témiscamingue, Pascal Rheault, l’annonce de ce matin donne le droit de se  réjouir. «Il y a une détresse psychologique qui s’installe et lorsque le ministère de la Santé arrive avec une annonce comme ça, c’est très bon signe, a-t-il mentionné en entrevue avec MédiAT. Les agriculteurs qui vivent ce genre de situation ont besoin de soutien sur le long terme.»

«Les agriculteurs qui vivent ce genre de situation ont besoin de soutien sur le long terme», Pascal Rheault, président de l’UPA régional.

Selon le président, aucun travailleur de rang n’est présent sur le territoire de l’Abitibi. On espère donc que l’on pourra offrir le service bientôt. «Au Témiscamingue, la travailleuse de rang fait du très bon travail, a-t-il poursuivi. Il y a une collaboration du milieu pour le financement. On va s’assurer d’amener ce type de service en Abitibi également.»

Agir pour la santé mentale des agriculteurs

«La santé mentale est un enjeu de société. La situation dans le milieu agricole est très préoccupante, alors que les agriculteurs sont exposés à plusieurs facteurs de risque associés à la détresse psychologique et aux actes suicidaires a pour sa part expliqué le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne. Nous entendons poursuivre et élargir nos efforts pour répondre aux besoins grandissants d’aide psychologique des producteurs et productrices agricoles. Cette collaboration entre nos deux ministères sera bénéfique pour le bien-être de nos agriculteurs. »

«Les agriculteurs sont exposés à plusieurs facteurs de risque associés à la détresse psychologique et aux actes suicidaires a pour sa part expliqué le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation», André Lamontagne.

Anxiété et stress plus élevés

En effet, une étude de la professeure associée à l’université de Guelph, Andria Jones-Bitton, effectuée auprès de 1100 agriculteursa révélé que les niveaux de stress, d’anxiété et de dépression étaient plus élevées que dans la population. Le taux de suicide est également élevé chez les agriculteurs. Les conditions météorologiques changeantes, l’imprévisibilité, l’isolement social, les maladies des animaux, le lourd fardeau financier sont tous des sources de stress chez les agriculteurs.

Depuis 2016, le gouvernement du Québec supporter financièrement le programme de l’Association québécoise de la prévention du suicide (AQPS), Agir en sentinelle pour la prévention du suicide – Déclinaison agricole. Élaborée en collaboration avec l’Union des producteurs agricoles, cette formation s’adresse aux producteurs agricoles qui participent à des comités ou à des associations, aux travailleurs qui font partie de l’entourage des producteurs et aux bénévoles qui œuvrent auprès des proches de producteurs.