Vendredi, 26 avril 2024

Arsenic à Rouyn-Noranda : Émilise Lessard-Therrien s’impatiente

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Équipe MédiAT
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ROUYN-NORANDA-La députée solidaire de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien, s’impatiente devant la lenteur du comité interministériel sur les émissions d’arsenic de la Fonderie Horne. Le comité, qui a été formé il y a un peu plus d’un an, n’a toujours pas remis son rapport.

«Heureusement, la Fonderie Horne n’a pas attendu après le comité pour passer à l’action, déclare la députée, qui salue au passage la proactivité de l’entreprise. Je veux bien croire que la pandémie ralentit les choses, mais il y a des moments où la pandémie a le dos large, ironise-t-elle. La Ville de Rouyn-Noranda a adressé des demandes, d’autres comités ont adressé des demandes, et ils veulent des réponses pour continuer d’avancer.»

Show de boucane

Mme Lessard-Therrien se questionne sur les intentions réelles du comité.  «Est-ce qu’ils veulent acheter du temps? Est-ce que tout cela n’est qu’un show de boucane? Ça fait presque un demi-siècle que les autorités sont au courant des quantités considérables d’arsenic qui sont rejetées dans l’air de la ville. Depuis les années 1970 que des études environnementales, médicales et de biosurveillance se succèdent pour témoigner du problème. Et ça fera bientôt dix ans que la norme de 3 ng/m3 a été instaurée au Québec.»

La députée solidaire a donc fait parvenir une lettre au ministre de l’Environnement, du Développement durable et à la Lutte aux Changements climatiques, Benoît Charrette, Pour lui rappeler que tout le monde à Rouyn-Noranda attend ce rapport avec impatience. «Tout le monde veut savoir à quoi s’attendre, rappelle la députée. L’assainissement de l’air à Rouyn-Noranda, ça ne relève pas que de la Fonderie Horne. La Ville de Rouyn-Noranda est impliquée dans le dossier, et d’autres aussi. Ce rapport nous indiquera aussi le sérieux que le gouvernement porte à la situation.»

Productivité et environnement

La députée croit qu’il est possible de jumeler productivité et conscience environnementale. Mais le comité doit rendre des comptes pour que tout le monde avance. «Il y a des solutions gagnant-gagnant mises sur la table actuellement, souligne Émilise Lessard-Therrien. Certaines mesures pourraient non seulement réduire les émissions d’arsenic dans l’atmosphère, mais aussi permettre d’accroître la productivité de l’usine. La Ville de Rouyn-Noranda demande aussi de l’accompagnement.»

Mme Lessard-Therrien estime aussi que le comité doit se manifester par respect pour les populations touchées. «Les citoyens et citoyennes du quartier Notre-Dame et de la ville sont en droit de savoir si le gouvernement les considère au même titre que le reste de la population du Québec et s’il mettra fin rapidement à leur surexposition chronique à l’arsenic. Leur santé est la priorité.»

En juillet dernier, la Fonderie Horne avait déposé un plan bonifié de réduction de ses émissions d’arsenic, un plan qui visait notamment une meilleure captation des gaz toxiques. En octobre dernier, un second rapport de la Direction régionale de la Santé publique indiquait que les résidants du quartier Notre-Dame, situé au pied de l’usine, comptaient un taux d’imprégnation à l’arsenic quatre fois plus élevé que la moyenne.

Texte publié dans le cadre de l’Initiative de journalisme local (La Presse canadienne)