Vendredi, 29 mars 2024

Dépôt de projet à venir pour Onimiki

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Journal Le Reflet Témiscamien
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Par Annaël Graal Biampandou, Initiative de journalisme local

Le projet de mini-centrales hydroélectriques sur la rivière Kipawa devrait être déposé d’ici le 21 juillet par la MRC, promoteur du projet dans le cadre de l’appel d’offres d’Hydro-Québec. Le projet est une idée portée depuis plus de 20 ans par les élus et les communautés des Premières Nations de Kebaowek, Wolf Lake et des Pekuakamiulnuatsh. « Maintenant, on a l’opportunité de déposer un projet. Ce qu’on doit faire, c’est de développer dans le contexte actuel avec les réalités de maintenant, développer les particularités du projet et soumettre une proposition au gouvernement », explique la préfète de la MRC de Témiscamingue, Claire Bolduc. « On s’active pour soumettre le meilleur projet possible. »

Comme l’explique Yves Grafteaux, directeur général de l’OBVT : « Il y a appel d’offres d’Hydro-Québec pour de l’énergie renouvelable de 480 mégawatts dont l’échéance arrive le 21. C’est dans cette orientation que le projet arrive dans une phase quand même importante, mais il n’est pas encore prêt à être réalisé pour l’instant. Par contre, dans le cadre de cet appel, tous les projets devraient être réalisés et branchés au réseau du Québec d’ici 2026, soit dans quatre ans. Ça va quand même très vite. » De son côté, la préfète précise qu’ « il y a rarement eu un moment pour soumettre le projet. Depuis quatre ans, on parle du projet Onimiki et on souhaitait avoir l’opportunité de soumettre une proposition au gouvernement. »

Quoique l’organisme croit que le projet a le potentiel d’être un bon projet, il y a quand même des réticences et des questionnements. « Malheureusement, on manque beaucoup d’informations pour juger le projet. Jusqu’à maintenant, on a reçu trop peu d’informations : on a eu une rencontre avec les promoteurs où ils nous ont confirmé que l’essence du projet est de diminuer de beaucoup le débit d’eau dans la rivière Kipawa pour augmenter celui dans le ruisseau Gordon », explique monsieur Grafteaux.

Le lac Kipawa a cette particularité d’avoir deux sorties. Le ruisseau Gordon est une sortie artificielle qui a été créée pour alimenter Témiscaming et c’est celui-ci qui serait utilisé pour turbiner l’eau. « Pour rentabiliser le projet, ils devraient tripler en fait le débit du ruisseau Gordon et diminuer d’autant le débit de la rivière Kipawa. » C’est dans ce sens que l’OBVT trouve que ce sont des perturbations majeures pour ces deux cours d’eau là. « Il ne devrait pas avoir de répercussions sur le lac Kipawa ou le lac Témiscamingue qui reçoit ensuite les eaux. Les modifications des rythmes de ces débits-là au cours de l’année nous inquiètent et on n’a pas d’études encore assez poussées pour nous dire quelles vont être les répercussions, mais on anticipe », explique le directeur général de l’OBVT.

La crainte au niveau environnemental

Si on diminue le débit d’eau, on va diminuer l’oxygénation, donc l’espace vital pour la faune aquatique. « L’idée c’est aussi d’utiliser beaucoup le débit l’hiver. Or, si le débit diminue l’hiver, ça peut mettre à mal l’hivernation de certains animaux qui s’enfouissent dans la vase pour hiverner. Il peut avoir aussi des enjeux au niveau de la reproduction des poissons si les courants changent ainsi que la quantité d’eau », dit monsieur Grafteaux.

De l’avis de l’OBVT, ce n’est pas le meilleur moment pour faire le dépôt du projet, puisqu’au moment où le projet est déposé, il est difficilement modifiable. Tout projet génère des impacts dans son environnement, de quelque manière que ce soit. L’organisme souhaite que ce soit le meilleur projet possible, qui utilise les forces naturelles actuellement disponibles et diminuer au maximum tous les impacts prévisibles.

Texte publié dans le cadre de l’Initiative de journalisme local