Jeudi, 25 avril 2024

La Fonderie Horne bonifie son plan de réduction des émissions d’arsenic

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Équipe MédiAT
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ROUYN-NORANDA-La fonderie Horne a déposé à la fin de la semaine dernière une mise à jour de son plan de réduction des émissions d’arsenic dans le ciel de Rouyn-Noranda. La fonderie, propriété de l’entreprise Glencore, avait fait les manchettes en 2019, lorsque le gouvernement caquiste avait appris que ses émissions d’arsenic dans l’atmosphère dépassaient 66 fois la limite permise par la Loi. Les nouvelles normes feront passer les émissions d’arsenic à 19 fois la limite permise.

La mise à jour du plan prévoit le remplacement de deux mesures de moindre importance par deux nouvelles mesures plus prometteuses en termes de réduction des émissions d’arsenic. La première mesure consiste en une meilleure captation des gaz des évents de toit dans l’allée des convertisseurs et des anodes. Ces gaz, au lieu d’être recrachés dans l’atmosphère, sont redirigés vers un collecteur de poussières, où ils sont filtrés. Ce projet, qui nécessitera des investissements de 2 M$ devrait être complété d’ici 2021.  La fonderie espère que cette nouvelle mesure permettra une réduction entre 3% et 10% de l’émission d’arsenic dans l’air, et aurait un impact moyen sur l’exposition des citoyens du quartier Notre-Dame de Noranda à cette substance.

L’autre projet vise également à une meilleure captation des gaz, mais cette fois au réacteur. Le principe demeure essentiellement le même, et on y anticipe sensiblement les mêmes résultats. Il est question ici d’un investissement de 5 M$.

En échange, l’entreprise abandonne temporairement deux projets de réduction moins prometteurs, l’un ayant trait à la circulation de wagons et l’autre la circulation des camions. «Ces deux projets avaient moins de potentiel de réduction des émissions, explique le directeur du Développement durable à la Fonderie Horne, Pierre-Philippe Dupont. Jusqu’ici, les efforts que nous avons consentis ont porté leurs fruits, si bien que lors des plus récentes mesures d’émissions de gaz, nous sommes passés de 130 ng/m3 à 58 ng/m3 (actuellement, la norme au permis de la Fonderie Horne est à 100 ng/m3).»

D’autres mesures

C’est la Fonderie Horne elle-même qui a pris l’initiative de cette mise à jour. «Le comité interministériel a reçu notre offre, et nous a donné jusqu’au 10 juillet pour déposer notre nouveau rapport, précise Pierre-Philippe Dupont. Nous n’avons pas encore l’aval du comité, mais nous avions la possibilité de déjà mettre en place d’autres mesures. Par exemple : l’agrandissement d’une zone de transition entre l’usine et la zone habitée. Nous avons acheté plusieurs maisons près de la fonderie pour les démolir. Aussi, nous nous sommes engagés à restaurer certaines aires fréquentées par des enfants, comme le parc Trémoy et l’École Sacré-Cœur.»

Pour le moment, les dirigeants de la Fonderie Horne ont les yeux tournés vers 2022, alors qu’ils demanderont leur deuxième attestation pour poursuivre la production d’anodes de cuivre. À cet effet, Pierre-Philippe Dupont tenait à apporter certaines précisions. «La norme de 3 ng/m3 d’arsenic dans l’air prévue par la Loi ne s’appliquait pas à nous. Cependant, depuis plusieurs années, la Santé publique fait de la biosurveillance dans le quartier Notre-Dame, situé tout près de l’usine, et nous voulons réduire le plus possible les impacts sur les résidants du quartier.» La Fonderie avait fait les manchettes en 2019, alors que l’Opposition officielle à l’Assemblée nationale avait dénoncé le fait que l’usine dépassait 66 fois la norme émise par la Loi sur la qualité sur l’environnement. Ces chiffres avaient alors frappé l’imaginaire collectif et avaient provoqué une certaine vague d’indignation, tant et si bien qu’un comité de défense des droits des résidants du quartier Notre-Dame a été formé.

Texte publié dans le cadre de l’Initiative de journalisme local (La Presse canadienne)