Vendredi, 29 mars 2024

Retour des infirmières dans les milieux ruraux

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Équipe MédiAT
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VILLE-MARIE-Le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT) a devancé d’un mois le retour des infirmières dans les points de service des petites municipalités. Le CISSS-AT avait annoncé le redéploiement de son personnel infirmier dans les hôpitaux de la région le 23 novembre dernier, provoquant du même coup la fermeture des cliniques situées dans les milieux ruraux, où les gens pouvaient aller pour des soins de base (changement de pansement, prise de sang, etc.)

Dans un communiqué, le CISSS-AT indique qu’après analyse des besoins de la population, il a décidé de ramener plus d’une cinquantaine d’infirmières vers les différents centres de santé dans les villages de la région. La PDG, Caroline Roy, insiste pour dire que la mesure à l’origine était temporaire (on visait le retour à la normale fin février), et que ce sont les besoins de la population qui allaient dicter la suite des choses. Le CISSS a indiqué qu’il fera le point sur la situation des infirmières dans la région lors de son point de presse hebdomadaire de jeudi.

Satisfaction au Témiscamingue

Les élus de la MRC du Témiscamingue se réjouissent de cette nouvelle, qui leur a été annoncée la semaine dernière. «Ils étaient très contents, affirme la préfète, Claire Bolduc. Ici, les gens sont plutôt habitués à être bousculés, à perdre des acquis. Cette nouvelle a donc été accueillie avec beaucoup de satisfaction, autant par les élus que par la population. Certains ont dit que cette fois, ils se sentaient respectés.»

Mme Bolduc raconte que le CISSS-AT semble trouver plus d’avantages que d’inconvénients à rouvrir les centres de services en milieu rural. «Lorsqu’elle a fait l’annonce aux élus, la PDG a indiqué que la direction avait pesé le pour et le contre avant de prendre la décision. Il semble qu’il valait mieux pour eux éviter que la clientèle fréquente trop les hôpitaux pour des services qui pouvaient se faire en CLSC. De plus, ils ont constaté que le manque d’infirmières n’affectait pas outre mesure les services dans les hôpitaux.»

Des questions soulevées

De son côté, la députée solidaire de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien, se réjouit de façon prudente. «Je suis très contente d’apprendre que les points de service dans les petites municipalités vont rouvrir leurs portes, affirme-t-elle. Selon moi, il était impensable de demander à des gens de faire 100 km pour des soins de base, surtout en plein hiver.»

Elle estime tout de même que certaines questions demeurent sans réponse pour le moment. «Quand on a annoncé la réorganisation en novembre, c’était pour que ces infirmières aillent prêter main forte à des secteurs névralgiques dans les hôpitaux. Or, la pénurie de personnel soignant que nous connaissons n’est pas résorbée. On ne sait pas comment le CISSS-AT va s’organiser pour que les services ne soient pas affectés.»

Les infirmières dans les points de service éloignés sont de retour en poste depuis ce lundi, au Témiscamingue et en Abitibi-Ouest (La Sarre). Le CISSS-AT indique par ailleurs que pour la MRC d’Abitibi (secteur d’Amos), des infirmières à la retraite ont permis de maintenir ouverts des points de service pour les prélèvements sanguins.

Texte publié dans le cadre de l’Initiative de journalisme local (La Presse canadienne)