Le Parti Québécois met son grain de sel dans le dossier de l’arsenic
Le Parti Québécois (PQ) dénonce la manière dont le dossier de l’arsenic à Rouyn-Noranda est traité par la Santé publique.
Le nouveau candidat du PQ, Jean-François Vachon, considère en effet que la venue du directeur national de la Santé publique le 6 juillet dernier à Rouyn-Noranda n’était qu’un exercice de relation publique :
« Ça aura pris trois ans pour dévoiler les données au public, alors que ç’aurait pu être fait lors de la publication de l’étude de biosurveillance de 2019. Les risques de cancer du poumon publiés dans cette étude en lien avec les normes étaient connus à ce moment. Il n’y aucune nouvelle information mis à part qu’on met maintenant un chiffre clair et précis sur le nombre d’occurrences du cancer du poumon en lien avec les émissions d’arsenic, ce qui aurait pu être fait il y a fort longtemps. Tout cela ressemble plus à une visite politique qu’une visite pour la santé publique »
Rappelons que le Parti Québécois dénonçait encore en janvier dernier le manque d’indépendance de la Santé publique par rapport au gouvernement du Québec. Le parti se dit convaincu que des scénarios de réduction de l’arsenic seraient déjà abordés si la proposition avait été acceptée.
Pendant ce temps, le gouvernement réclame davantage d’études sur le sujet avant de se prononcer. Cette attitude est jugée inappropriée par le candidat péquiste, qui croit qu’il faut agir maintenant pour protéger la santé de la population :
« On connaît les risques. Ils ont été caractérisés à travers le monde. Quand Glencore a une fonderie en Australie dont les émissions d’arsenic sont plafonnées à 15 ng/m3 par le gouvernement australien alors que leur norme est de 6 ng/m3, mais que, nous, au Québec, on est encore en train de faire des études, ça ne fait pas sérieux. […] Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et être prompt dans ses actions face à la fonderie pour imposer des normes respectueuses des citoyens et de leur santé. »
Le candidat considère que l’une des actions à mettre en place serait de rendre disponible les données d’émissions de métaux lourds tels que l’arsenic à chaque semaine :
« Ce fait a été balayé sous le tapis par le comité interministériel, mais c’est une mesure de transparence qui aiderait la population à faire confiance au processus. En ayant accès à des données sur un site web ou une application, le suivi des émissions serait grandement facilité et ça augmenterait le sentiment de confiance dans le processus. »
Ses inquiétudes rejoingnent celles des autres partis d’opposition. La députée solidaire de Rouyn-Noranda Témiscamingue Émilise Lessard-Therrien et le candidat libéral pour l’Abitibi-Ouest Guy Bourgeois sont eux aussi consternés par les émissions d’arsenic à Rouyn-Noranda.